Moussa Tatakourou de retour dans son village à Siguiri : « l’exil n’a pas été facile pour moi »

Rentré au bercail après l’avènement au pouvoir du CNRD (la junte militaire qui a renversé Alpha Condé le 05 septembre dernier par un coup d’Etat), Moussa Tatakourou Diawara s’est rendu vendredi dernier, 15 octobre 2021, dans son village natal à Siguiri. Sur place, il a bénéficié d’un accueil triomphal. C’est un cortège géant qui l’a conduit jusqu’à son domicile familiale à Tatakourou (un district relevant de la sous-préfecture de Doko), rapporte l’un des correspondant de Guineematin.com dans la région de Kankan.

C’est avec les larmes de joie que l’influenceur sur les réseaux sociaux, celui qui a quitté la ville de Kankan en cachette en 2015, a foulé ce vendredi le sol de son Tatakourou natal où il a été accueilli par une foule en liesse. De la frontière guinéo-malienne jusque dans sa famille, Moussa Tatakourou Diawara été applaudi avec l’impressionnant de véhicules et de motos qui l’accompagnait.

Abdoul Karim Simangan, président du district de Tatakourou

« Ici (à Tatakourou), c’est chez ton père et ta mère. La manière dont tu as été accueilli comme ça, cela ne se fait pas pour tout le monde. Nous ne parlerons pas beaucoup sur Moussa, tout le monde le connaît à travers la Guinée ; parce qu’il remplit les trois critères d’une bonne personne. Il aime son père, il aime sa mère et il aime son pays. Je suis jeune, mais j’ai assisté à beaucoup de choses concernant Moussa. Sois le bienvenu chez toi. J’en appelle à tout le monde de faire des bénédictions en faveur de Moussa Tatakourou Diawara », a dit Abdoul Karim Simangan, le président du district de Tatakourou.

Dans le même sillage, Fodé Sory Sacko, le directeur sous-préfectoral de la jeunesse de Doko, a invité les populations de Doko à accepter le destin Moussa Tatakourou Diawara et le soutenir dans ses actions.

Fodé Sory Sacko, directeur sous-préfectoral de la jeunesse de Doko

« On ne parle pas tous les jours, mais aujourd’hui c’est une occasion réelle qui s’offre à moi pour parler. Lorsque je faisais la douzième année, j’avais écrit une brochure sur la corruption, je suis allé voir Moussa, il m’a encouragé et il m’a montré le chemin. Donc, ce que je peux dire à tout le monde, c’est d’accepter le destin. Acceptons ce que Dieu a fait. Le destin de Moussa c’est Dieu qui le fait, acceptons cela. Ce que nous faisons n’a rien de politique, c’est pour notre frère qu’on le fait. Nous devons soutenir Moussa et ne pas le combattre », a conseillé Fodé Sory Sacko.

Moussa Tatakourou Diawara a quitté la Guinée en 2015 sous la menace d’une arrestation brandit contre lui par Alpha Condé (le président de la république de Guinée d’alors). Et, Abdourahamane Kouyaté, le directeur de radio privée Futur média-Siguiri, se souvient encore de cette traversée du désert pour Moussa Tatakourou à Kankan.

Abdourahamane Kouyaté, Directeur de la radio privée Futur média-Siguiri

« En 2013, lorsque Moussa Tatakourou Diawara a été nommé directeur de la radio Batè FM, il est venu me voir, j’étais chef des programmes de la radio Futur Média, pour l’apporter de l’assistance. Son émission dans laquelle il dénonçait les manquements du régime défunt se déroulait chaque jour de 16 heures à 18 heures. C’était une émission à grande écoute. Donc, c’est ainsi qu’Alpha Condé qui séjournait à Kankan en 2015 dans un hôtel de la place a donné l’ordre de l’arrêter », a témoigné Abdourahamane Kouyaté.

Très ému de se retrouver parmi les siens, Moussa Tatakourou n’a pu dissimuler ses larmes. Et, dans son allocution de circonstance, il a remercié la population de Tatakourou pour cet accueil chaleureux qui lui a été réservé. Il a également effleuré les difficultés de sa vie d’homme exilé.

Moussa Tatakourou Diawara

« Je voudrais personnellement dire grand merci au colonel Mamadi Doumbouya pour avoir mis fin à mon exile et aussi pour les deux rencontres que nous avons eus. Si Alpha Condé était encore au pouvoir, je serais en France ou en prison. L’exil n’a pas été facile pour moi. Vous savez, la prison n’est pas seulement être enfermé dans une maison. En France, je pouvais aller dans tous les pays du monde sauf la Guinée, parce que je savais ce qui m’attendait. Peut-être que je serai à la maison centrale aujourd’hui. Mais, je remercie Dieu. Merci à tous. Que Dieu vous bénisse », a dit Moussa Tatakourou Diawara.

A noter que la réjouissance des retrouvailles avec Moussa Tatakourou Diawara a duré jusque dans la soirée. Les chants et les danse réservés aux héros de guerre dans la tradition Mandingue y ont résonné jusque tard dans la nuit.

De Tatakourou, Abdoulaye N’koya SYLLA envoyé spécial de Guineematin.com

Facebook Comments Box