Élaboration d’un code de bonne conduite des journalistes : la HAC met en place une Commission

Oumoul Khairy Chérif

Composée de dix (13) membres, venus des différentes organisations de presse en Guinée (URTELGUI, AGUIPEL, AJG, SPPG, RTG Koloma, REMIGUI, APAC Guinée…), la commission d’élaboration d’un code de bonne conduite des journalistes a été mise en place ce mardi, 19 octobre 2021, par la Haute Autorité de la Communication (HAC). Cette commission est chargée de produire un document qui sera la boussole des journalistes guinéens dans l’exercice de leur travail, surtout en période électorale, a appris un reporter que Guineematin.com avait dépêché sur place.

Présidant cette cérémonie, Boubacar Yacine Diallo, a mis l’occasion à profit pour inviter les membres de ladite commission au travail pour élaborer un document qui garanti la qualité du journaliste telle que défini dans la loi. Le président de la HAC a également précisé que la commission a le choix d’élaborer un code pour la transition ou tout simplement un code des journalistes de Guinée, d’autant que le travail de journaliste ne change pas même en période d’exception.

Boubacar Yacine Diallo, président de la HAC

« Nous avons estimé au niveau de la HAC, qu’il était maintenant indispensable que tous les journalistes se reconnaissent dans un seul code. Et, pour ce faire, il était mieux que ce soient eux-mêmes (les journalistes), tous ensemble, qui rédigent un code dans lequel ils se reconnaîtront, parce que tout simplement fruit de leur réflexion, fruit également de leur expérience sur le terrain. Étant entendu qu’un code n’est qu’un ensemble de recommandations pratiques à l’effet de ne pas contrôler les comportements, mais faire en sorte que les comportements ne soient pas contraires aux vertus de la profession. Comme vous le savez, la profession du journaliste est une profession délicate. Puisqu’il nous est donné le droit et même le devoir d’informer nos concitoyens. C’est une grosse responsabilité qui nous est ainsi attribuée et il arrive que nous allions au delà de ce qui est permis. Parfois aussi en deçà de ce qui est permis.

Je voudrais donc espérer, au nom de mes collaborateurs, que le code qui sera issu de vos travaux sera le code du journaliste guinéen où qu’il se trouve et pour quel que média pour lequel il travaille. Ce que nous recherchons, c’est la qualité du journaliste telle que défini dans la loi. Nous avons donc estimé que les représentants des associations de médias et des associations de presse étaient les mieux habilités à premièrement : rechercher tous les codes qui ont été élaborés pour que vous puissiez vous en servir; les analyser et en tirer profit.

Et, deuxième chose, élaborer un projet de code de bonne conduite des journalistes. Tout à fait au début, on avait estimé qu’il fallait faire un code pour la transition. Mais, que ce soit une transition ou pas, le travail du journaliste ne change pas dans le fond. Donc, vous verrez, il vous appartiendra de décider de faire un code pour la transition ou d’un code simplement pour les journalistes. Nous vous en laissons l’appréciation et toute la latitude. Toujours est-il que vous devez élaborer un projet de code de bonne conduite des journalistes. Et, c’est à vous aussi de faire adopter ce code par les voies appropriées.

Donc, il vous appartient aussi de déterminer la manière par laquelle il faudra faire valider ce code par la majorité des journalistes. Que la grande partie des journalistes soit touchée et que les usagers de la communication soient touchés. Parce que peut-être eux aussi ont des idées à votre intention. Parce qu’ils  sont consommateurs d’informations et maintenant ils sont aussi producteurs d’informations via les réseaux sociaux. Donc, il vous appartiendra de faire adopter par les voies appropriées. Et, c’est à vous de les déterminer.

Ensuite faire de propositions des plans de vulgarisation. Parce que si le code était le meilleur que soit, s’il n’est pas vulgarisé, il ne sert à rien. C’est-à-dire que les gens ne savent même pas qu’il existe et c’est à vous également qu’il incombe toute la responsabilité de faire la promotion de ce code. Voilà entre autres les prérogatives, les attributions que nous avons fixées à votre commission. S’il y a d’autres attributions indispensables, nous les ajouterons. Donc, vous n’êtes pas limité dans le travail que vous avez à faire », a indiqué Boubacar Yacine Diallo.

A la suite de cette allocution du président de la HAC, une élection s’est tenue entre les membres de la commission pour élire un président, un vice-président et un rapporteur. Et, finalement, c’est Oumoul Khairy Chérif qui a été élue présidente de la commission de rédaction du code de bonne conduite des journalistes. Et, séance tenante, elle a promis que la commission qu’elle dirige s’attèlera à la production « d’un code du journaliste tout court » pour encadrer les professionnels des médias en Guinée.

Oumoul Khairy Chérif

« Le travail va reposer sur 4 axes comme l’a dit le président de la HAC. On va faire des recherches, parce que ce n’est pas pour la première fois qu’on fait des codes ici. Mais, ce sont des codes qui étaient bien placés pour des périodes bien déterminées, des périodes transitoires. Alors, cette fois-ci, on a décidé de faire le code du journaliste tout court. Que ça soit en période exceptionnelle ou en période normale. Le code de bonne conduite du journaliste, c’est quoi? Ce sont ses droits et ses devoirs. Qu’est-ce qu’un journal doit faire, qu’est-ce qu’il ne doit pas faire. Ce code doit encadrer le journaliste dans son environnement de travail. Le journaliste n’est pas un juge, il n’est pas policier, il n’est pas commissaire de police. Donc, s’il est cadré par ce code qui lui dit voilà ce que tu dois faire, voilà ce que tu ne dois pas faire, ça le protège aussi », a dit Oumoul Khairy Chérif.

Mohamed Guéasso Doré pour Guineematin.com

Tel: +224 622 07 93 59

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