L’auto-palpation et le dépistage : deux moyens efficaces pour lutter contre le cancer du sein

Madame Fatoumata Touré, domiciliée au secteur Dombi, dans le quartier Daka 2
image d’archive

L’humanité célèbre ce mardi, 19 octobre 2021, la journée mondiale de lutte contre le cancer du sein. Une journée instituée par l’Organisation mondiale de la santé pour promouvoir le dépistage précoce du cancer du sein, qui est la forme de cancer la plus fréquente chez les femmes dans le monde. A cette occasion, un journaliste de Guineematin.com est allé à la rencontre d’un spécialiste pour parler de cette maladie.

En Guinée, il n’est pas facile d’avoir de statistiques fiables sur le nombre de femmes atteintes du cancer du sein. La seule chose dont est sûr en parlant avec les médecins, c’est que cette maladie n’est souvent pas diagnostiquée à temps dans notre pays. En général, c’est lorsque la tumeur atteint une phase grave que les patientes se rendent à l’hôpital. Ce qui rend difficile la prise en charge, selon Dr Mohamed Seydouba Camara, médecin chef de la maternité du centre médical communal (CMC) de Ratoma.

Dr Mohamed Seydouba Camara, médecin chef de la maternité du CMC de Ratoma

« Le problème essentiel chez nous, c’est le manque de diagnostic précoce du sein. Le plus souvent, les femmes ne pratiquent pas l’auto-palpation et ne viennent pas non plus pour faire des examens de dépistage. Pourtant, quand la maladie est diagnostiquée tôt, c’est-à-dire si le cancer n’est pas invasif, si ça n’a pas fait la métastase, c’est très gérable. Parce qu’on peut enlever la tumeur. Mais dès que le cancer devient invasif, on parle de chimiothérapie, de radiothérapie et de la chirurgie lourde. A ce moment-là, le coût devient exorbitant et handicapant pour la femme, parce qu’il faudra qu’on enlève carrément le sein. Malheureusement, chez nous, on rencontre des cas à des stades très avancés », a indiqué ce médecin.

Pour limiter liés à l’amputation du sein et tous les coûts que cela engendre, ce spécialiste conseille les femmes de s’auto-palper. Cette méthode consiste à observer les seins devant un miroir pour voir s’il n’y a pas un changement de taille, de forme, de contour des seins, ou un tout autre changement d’aspect de la peau. Mais aussi, de toucher les seins en vue de repérer la présence éventuelle de bosse, de masse inhabituelle ou un changement de texture. « Leur mari ou leur copain peuvent même les aider à palper les seins. S’ils constatent un quelconque changement, ils informent la femme, qui doit aussitôt se rendre à l’hôpital pour une consultation, afin de savoir si elle a une tumeur ou non », a dit Dr Mohamed Seydouba Camara, médecin chef de la maternité du CMC de Ratoma.

Ce médecin invite aussi le ministère de la santé à mettre en place les moyens nécessaires pour intensifier la sensibilisation sur le dépistage précoce du cancer du sein non seulement à Conakry, mais aussi dans les lieux urbains et ruraux, à l’intérieur du pays. Plusieurs facteurs peuvent le cancer du sein : il y a la cause héréditaire, celle liée à l’avancée de l’âge, la consommation du tabac et de l’alcool, etc. Avoir une alimentation saine (consommer des protéines que l’on peut trouver dans des aliments tels que le maïs, les légumineuses, les céréales, le riz à grains entiers et le poisson, et éviter une consommation excessive de graisse et de viande rouge) peut aider à prévenir cette maladie.

Diarouga Aziz Baldé pour Guineematin.com 

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