Route Kankan-Mandiana : les raisons de l’arrêt des travaux

Depuis le mois de juin dernier, les travaux de construction de la route nationale Kankan-Mandiana sont à l’arrêt. Une situation qui préoccupe non seulement les usagers de cette route, mais aussi la société Guiter SA, en charge de l’exécution du projet. Mais qu’est-ce qui est à l’origine de cet arrêt ? Que faut-il faire pour que les travaux puissent reprendre ? Le correspondant de Guineematin.com à Kankan s’est intéressé à ce sujet.

Mamady Condé de Guiter SA

Lancés en 2014, les travaux de construction de la route Kankan-Mandiana sont exécutés aujourd’hui à 45% : 35 kilomètres bitumés et 40 kilomètres remblayés.  « Nous avons un projet de 100 km de deux tranches. La tranche ferme et la tranche optionnelle. A cette date, la tranche ferme est bouclée à 100% depuis 2015-2016. Quant à la tranche optionnelle, nous l’avons entamée en 2020 avec 45% de réalisation à ce jour », a indiqué Mamady Condé, responsable de la cellule de suivi et de contrôle des projets de la Guinéenne de terrassement (Guiter SA).

Depuis son lancement, ce projet a connu trois arrêts. Le dernier cas, qui est intervenu en juin dernier, est toujours en cours. Et, selon Mamady Condé, il est indépendant de la volonté de l’entreprise chargée d’exécuter les travaux. C’est le non-paiement de l’argent de la mission de contrôle qui est à l’origine de l’arrêt des travaux.

« On a connu trois grands arrêts : en 2019, en 2020, et nous sommes à notre troisième arrêt depuis le mois de juin dernier. Cela est dû au non-paiement de l’argent de la mission de contrôle. Sinon, tous nos expatriés sont là, les matériaux sont là, la carrière est disponible et le laboratoire est prêt. Ce qui veut dire que GUITER est fin prêt. Mais, comme  la mission de contrôle n’est pas là, nous sommes obligés d’arrêter d’abord, tout en exécutant des petits travaux d’entretien pour ne pas que la population souffre trop », a fait savoir ce responsable de Guiter SA, ajoutant que route sera faite dans le respect des normes de la CEDEAO, c’est-à-dire avec une structure de quatre couches de bitume.

Serquie Batista Martell, chef des laboratoires de Guiter SA

Pour veiller au respect des normes requises, la société chargée d’exécuter les travaux s’est dotée d’un laboratoire de contrôle de qualité. « Nous avons au labo de Guiter, trois salles d’essai pour faire le contrôle de qualité de tout le chantier. Nous faisons l’essai pour le terrassement, pour le goudron et tous les autres détails qui entrent en ligne de compte dans la construction de la RN7 Kankan-Mandiana.

On ne peut pas construire aujourd’hui une route sans avoir besoin du concours d’un laboratoire pour pouvoir contrôler le travail qui doit être fait sur le terrain. Sans laboratoire, il n’y a pas de qualité dans la construction de routes. Avant de poser le goudron, nous contrôlons tout à partir d’ici », a laissé entendre Serquie Batista Martell, chef des laboratoires de Guiter SA.

Selon les responsables de Guiter SA, ils ont 145 conteneurs de bitume et une trentaine de camions sortis d’usine qui sont disponibles à Conakry. Ils n’attendent que le retour de la mission de contrôle pour les acheminer à Kankan et reprendre les travaux.

 De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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