Levée des barrages en Guinée : ce qu’en disent les transporteurs

Elhadj Mamadou Yaya Balde, secrétaire général de la section syndicale communale de transport de la commune de Ratoma

Dans un communiqué publié sur les médias d’Etat mardi dernier, 19 octobre 2021, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a instruit la levée de tous les barrages en Guinée à l’exception de ceux de nos frontières. À la gare routière de Bambéto où un des journalistes de Guineematin.com s’est rendu le lendemain mercredi pour rencontrer à la fois les usagers de la route, à savoir : syndicats, chauffeurs et passagers, c’est la joie partout.

Tous applaudissent et saluent unanimement cette décision du Président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya.

Elhadj Mamadou Yaya Baldé, le Secrétaire général de la Section syndicale communale des transports de la commune de Ratoma trouve la décision très salutaire.

Elhadj Mamadou Yaya Balde, secrétaire général de la section syndicale communale de transport de la commune de Ratoma

« Cette décision nous arrange. Ça nous épargne des tracasseries routières que nous subissons en longueur de journée et le plus souvent avec les passagers eux-mêmes, parce qu’à chaque barrage, il faut payer de l’argent pour passer. Il y a une manière de sécuriser les gens comme dans les autres pays de la sous-région où tu ne vois les barrages routiers qu’au niveau des frontières seulement ».

Si la décision est venue à point nommé et est saluée par les transporteurs, il est cependant à se demander ou à s’inquiéter sur comment la sécurité des personnes qui se déplacent va être assurée par l’État. D’autant plus que ces derniers temps les coupeurs de routes ont refait surface, s’inquiètent certains usagers de la route.

Mamadou Yaya Barry, chauffeur de Mamou-Conakry pense que la décision reste importante et même lorsqu’il y avait ces barrages, cela n’empêchait pas les coupeurs de routes d’opérer.

Mamadou Yaya Barry, chauffeur de Mamou-Conakry

« Je suis content parce que d’ici à Mamou on traversait au minimum 9 barrages. Et à chacun de ses barrages tu vas payer de l’argent. Tu es obligé de donner entre cinq mille et dix mille francs guinéens. Les nouvelles autorités nous ont sincèrement aidées en enlevant ces barrages. Nous avons peur de l’insécurité, mais même avant, les coupeurs de route existaient donc ça ne change en rien notre peur. Car, même lorsqu’il y avait les barrages, les chauffeurs étaient attaqués par les bandits, dépouillés, certains blessés et même assassinés », rappelle ce chauffeur qui lance un appel aux autorités du pays de prendre toutes les dispositions pour sécuriser les populations et leurs biens.

Ibrahim Diallo, alias Sally Lelouma, un chauffeur sur le tronçon Labé-Conakry, a abordé cette question dans le même sens que son prédécesseur.

Ibrahim Diallo, allias Sally Lélouma, chauffeur de Labe-Conakry

« Dire que c’est l’augmentation du nombre de barrages sur la route qui diminue les attaques contre les usagers de la route, c’est faux. Ça n’a rien à voir avec cela. Lorsqu’il y avait les barrages, moi je suis un chauffeur de profession, je connais tous les coins de la Guinée. Mais malgré les barrages ça n’a pas diminué le nombre de coupeurs de routes qui attaquaient partout et sans même être inquiétés. S’il y a de nouvelles des attaques, on va se référer à la justice, c’est à elle de sanctionner les bandits. Mais nous demandons à ce que les forces de défense et de sécurité soient plus vigilantes pour identifier et neutraliser les coupeurs de route », a demandé cet habitué du tronçon Labé-Conakry.

Diarouga Aziz Baldé pour Guineematin.com

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