Töbölon (Kagbélen) : les citoyens s’opposent à la vente de leur marché

Dans la journée de ce jeudi, 21 octobre 2021, les habitants de Töbölon (dans la préfecture de Dubréka) ont manifesté pour exiger des comptes à leur cheffe de quartier sur la gestion des recettes de leur marché. Cette manifestation fait suite à une information faisant état de la mise en vente d’une partie du marché de Töbölon par les autorités du quartier Kagbélen.

Selon les informations confiées à un reporter de Guineematin.com, c’est la présence de camions bennes au marché de Töbölon qui a surtout alerté les populations de ce secteur sur la volonté des autorités locales de vendre ce lieu de négoce. Mais, depuis quelques jours déjà, une rumeur faisant état de la vente d’une partie de ce marché par la cheffe du quartier Kagbélen circulait dans la cité. C’est donc pour exprimer leur désapprobation de cette initiative que des jeunes et des femmes de Töbölon ont manifesté ce jeudi pour exiger des explications.

Alpha Amadou Bah, porte parole des jeunes de Töbölon

« Notre manifestation fait suite à une information selon laquelle un espace du marché, qui sert de dépotoir, serait mis en vente par la cheffe du quartier Kagbelen. C’est la première raison de notre présence ici. La deuxième, c’est que nous voulons désormais nous impliquer dans la gestion de ce marché. Car, Töbölon marché est presque le seul marché qui n’a pas de bureau et d’administrateur. Ici, les taxes payées par nos mamans sont gérées entre le quartier et celle qui vient chaque jour réclamer le prix du billet au marché. On ne voit pas de retombée… Moi, par exemple, j’ai été l’une des premières personnes à gérer les tickets de ce quartier en 2005. Et, ma première journée, j’ai réuni 400.000 francs. Imaginez de 2005 jusqu’à nos jours combien ils gagnent ici et qu’est-ce qu’ils font de cet argent là. Troisièmement, les femmes du marché demandent de changer la dame qui fait le billetage. Donc, nous, en tant que jeunes, nous voulons des explications par rapport à la vente ou non de cette partie du marché. Parce qu’ils ont tout vendu aux particuliers. Mais, cette fois, si elle (la cheffe du quartier Kagbélen) essaie de vendre ici, nous nous y opposerons fermement et on va empêcher les acheteurs d’occuper le domaine », a indiqué Alpha Amadou Bah, le porte-parole des jeunes de Töbölon.

Pour Taïbou Camara, vendeuse au marché de Töbölon, c’est l’organisation du marché qui constitue actuellement le problème majeur des vendeuses. Car, en réunion avec les sages de Töbölon, la cheffe du quartier Kagbélen a nié avoir vendu leur marché.

Taibou Camara, vendeuse au marché de Töbölon marché

« Notre problème aujourd’hui c’est comment organiser ce marché pour que chacun puisse y vivre tranquillement. Parce que quand on a appris la vente d’une partie de notre marché, on a alerté nos sages. Et, on a tenu une réunion avec les autorités du quartier ce matin. Heureusement, la cheffe du quartier nous a rassurés que le marché n’est pas vendu et ne sera pas vendu. Par rapport au domaine lui-même, il est devenu aujourd’hui le dépotoir du quartier et du marché tout entier. Nous mettons les ordures ici parce qu’il n’y a pas d’ autre endroit où les mettre. Et, la cheffe du quartier nous interdit de mettre les ordures là-bas. Pourtant, nous payons chaque jour 1000 francs pour le billet du marché. Nous sommes prêts à arrêter, mais à condition qu’elle nous montre où mettre les ordures. En tant que vendeuse, nous sommes bien conscientes du danger et de l’odeur nauséabonde que renvoie ce dépotoir d’ordures. Mais, c’est ici que les aliments sont vendus », a expliqué Taïbou Camara.

Interpellée sur les accusations portées contre elle par les populations de Töbölon, la cheffe du quartier Kagbélen n’a pas voulu faire trop de commentaires. Mais, elle a confié que la présence des camions bennes dans ce marché est liée à une action d’assainissement des lieux.

« Nous avons entrepris ces travaux conformément aux idéaux du CNRD qui visent à assainir notre environnement. C’est pourquoi nous avons déplacé des camions bennes pour débarrasser le marché des ordures. Le domaine dont il est question n’est pas vendu. Tout ce qui a été vendu ici ou privatisé a été fait par la commune et non le quartier », a-t-elle dit en off.

Angeline Doré, vendeuse

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

Facebook Comments Box