Situation tendue à la mairie de Ratoma : 26 conseillers demandent des comptes au maire, Issa Soumah

Issa Soumah, maire de la commune de Ratoma
Issa Soumah, maire de la commune de Ratoma

Les relations sont tendues actuellement entre les élus de la commune de Ratoma. Le maire, Issa Soumah, et certains de ses proches, sont accusés par plusieurs autres conseillers de « gestion opaque » du programme de l’AFICCON et du projet d’aménagement et de vente de parcelles dans certains quartiers de la commune, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Après le problème lié au « non-respect » du calendrier de la session budgétaire de la mairie, un autre bras de fer est engagé entre le chef de l’exécutif communal de Ratoma et plusieurs de ses collaborateurs. 26 conseillers communaux sur les 45 que compte la mairie ont écrit une lettre au maire pour réclamer des clarifications sur la gestion de plusieurs dossiers, dont celui de l’AFFICON (l’Agence de financement des communes de Conakry) et du projet d’aménagement et de vente de parcelles à Kobaya, Yattaya-Fossidet et Sonfonia, entre autres. Ils sollicitent une rencontre avec Issa Soumah pour tirer au clair tous ces problèmes.

« Il y a une opacité dans la gestion de la mairie de Ratoma par monsieur le maire, en complicité du 1er vice maire, Alpha Oumar Sacko et Cellou Kansala Diallo, président de la commission assainissement et développement durable. D’abord, il y a eu un PAI (Projet d’Investissement annuel) qu’on a préparé lors d’une de nos sessions. Le budget était de 69 milliards. Maintenant, avec l’Agence AFICCON, on a pu obtenir des projets. Mais, le maire a toujours évolué dans l’opacité. Il ne communique pas et n’informe personne. Depuis le mois de janvier, il a décidé de mettre en place une commission de passation de marchés. Seulement le premier vice maire, Sacko, et Cellou Kansala Diallo, ont été informés de ça.

Nous autres, avons été informés un jour que le budget de l’AFICCON est disponible. Et un lundi, on vient à la mairie trouver des appels d’offres affichés. Tout le monde s’est posé des questions, y compris les autres vices maires. Du coup, l’exécutif s’est retrouvé et a décidé de rencontrer le maire. Une réunion d’urgence a été ténue. A l’issue de cette réunion, il s’est avéré que le maire n’a pas été transparent. Il était obligé de présenter des excuses et il fallait dissoudre la commission qu’il a mise en place. Les vices maires ont exigé que cela soit repris et que tous les conseillers soient représentés dans les commissions.

Le premier vice maire, Sacko, a dit qu’ils voulaient travailler de façon confidentielle entre eux pour qu’ils puissent bénéficier des retombées, tout en exécutant les travaux demandés. Les autres vices maires ont répondu que cela serait une trahison. C’est ainsi que nous avons tenu une réunion de sensibilisation où il y a eu au moins 29 conseillers présents sur les 45. C’était le 19 octobre dernier, et nous avons décidé de saisir le maire pour des explications. Parce qu’on ne connaît même pas le montant qui est alloué à la commune par l’AFICCON. A certains, le maire dit que c’est 8 milliards. A d’autres, il parle de 22 milliards. Et le vice maire, Sacko, parle de 25 milliards. Il n’y a aucune cohérence dans ce qu’ils nous disent et cela entraîne le doute », explique un conseiller communal sous couvert d’anonymat.

Pour ce qui est de l’aménagement et la vente de parcelles dans les quartiers Kobaya, Yattaya-Fossidet et Sonfonia, notre source révèle qu’il y a un flou artistique là-dessus. « On ne peut pas aménager un domaine de plus d’une centaine d’hectares sans que la commune ne bénéficie de certaines parcelles pour réaliser certains projets d’intérêt collectif.  Et, le lot qui a été octroyé à la commune a été géré de façon égoïste et confuse par le maire. Certains vices maires et conseillers très proches en ont bénéficié, parce qu’ils évoluent par clanisme. Même des personnes qui ne sont ni conseillers, ni techniciens de la commune ont bénéficié de ces parcelles », ajoute notre source.

Joint au téléphone, le maire de Ratoma, Issa Soumah, a balayé d’un revers de la main toutes ces accusations. « Dans la charte des communes, il n’est écrit nulle part que les conseillers doivent être impliqués dans les commissions de travail pour ce qui est des fonds de l’AFICCON. En ce qui concerne les parcelles, ils n’ont qu’à aller demander aux chefs des quartiers. On a donné des terrains aux chefs coutumiers et aux chinois. Renseignez-vous, si la mairie a eu, je vous donne ma tête à couper », a laissé entendre le chef de l’exécutif communal.  

A suivre !

Alpha Assia Baldé pour Guineemtin.com

Tél : 622 68 00 41

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