Libération des 12 Burkinabés arrêtés à Diatiféré (Dinguiraye) : le bureau préfectoral des orpailleurs dément le président du TPI

Qui a libéré les 12 orpailleurs Burkinabés arrêtés mercredi dernier dans la commune rurale de Diatiféré ? Au tribunal de première instance de Dinguiraye, on déclare avoir mis ces Burkinabés à la disposition du bureau préfectoral des orpailleurs. Mais, ce bureau dément catégoriquement ces allégations de la justice et affirme avoir appris comme tout le monde la mise en liberté de ces personnes soupçonnées d’utiliser du cyanure dans l’exploitation de l’or, rapporte Guineematin.com à travers un de ses correspondants dans la région de Faranah.

C’est dans la journée du mercredi dernier, 20 octobre 2021, que ces douze orpailleurs Burkinabés ont été interpellés à Diatiféré par les autorités communales de cette localité située à environ 50 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Dinguiraye. Ils ont été détenus quelques heures au poste de gendarmerie de Diatiféré avant d’être transférés à Dinguiraye-centre où ils ont été mis à la disposition de la justice. Ils ont été déférés ensuite à la maison d’arrêt ; mais, ces Burkinabés ont fini par recouvrer leur liberté en début de weekend dernier.

« C’est par manque de famille d’accueil qu’ils (les orpailleurs Burkinabés) ont été envoyés à la maison d’arrêt. Après vérification, nous n’avons pas trouvé de produits toxiques dans leurs colis. C’était du gasoil qui était dans les bidons. Et, en plus de ça,  ils n’ont pas été pris en flagrant délit.  Ils n’étaient pas en train de travailler. Il y a la libre circulation des personnes et leurs biens quelle que soit leur nationalité.  L’essentiel est qu’elles se soumettent aux lois de leur pays d’accueil. C’est pour cela que nous leur avons mis à la disposition du président des orpailleurs pour qu’il les mette à la disposition de la police de l’immigration », a indiqué Fulbert Aimé Sagno, le président du tribunal de première instance de Dinguiraye.

Cependant, joint au téléphone par Guineematin.com, le bureau préfectoral des orpailleurs de Dinguiraye a nié avoir été confié ces orpailleurs Burkinabés. Le vice-président dudit bureau soutient qu’ils ont simplement été informés de la libération de ces orpailleurs.

« On ne nous a pas confié ces Burkinabés. Au contraire, on a juste été informé, en tant que responsable, de leur libération », a dit monsieur Kaba.

Egalement, joint au téléphone, le maire de la commune rurale de Diatiféré (celui qui avait ordonné l’arrestation de ces burkinabés), Sory Amoroya Barry, a exprimé sa déception face à cette libération. Il a d’ailleurs titillé la justice pour ce comportement.

« Tout ce que je peux, c’est de mettre main sur des personnes qui sont en porte-à-faux avec la loi. C’est à la justice de faire son travail. S’ils (les mis en cause) sont relâchés, tant mieux.  L’essentiel est qu’ils ne mettent pas pieds à Diatiféré.  Nous ne sommes pas contre la présence d’un citoyen dans notre pays, quelle que soit sa nationalité. Car, des guinéens se trouvent partout à travers le monde.  Mais, nous sommes contre leur façon de travailler chez nous (installation de dragues, utilisation du cyanure de l’exploitation de l’or) qui va à l’encontre de l’intérêt de nos citoyens », a indiqué le maire Sory Amoroya Barry.

A rappeler que cette arrestation d’orpailleurs Burkinabés fait suite au bras de fer entre le maire de Diatiféré (Sory Amoroya Barry) au directeur préfectoral des mines et géologie de Dinguiraye (Mamadou Alpha Condé) sur l’installation de dragues d’exploitation d’or à Maléa (dans le district de Karfa, sous-préfecture de Diatiféré). L’autorité communale accuse le directeur préfectoral des mines d’avoir vendu la zone minière de Maléa aux Burkinabés, au détriment des populations locales qui y vivent. Ce que dément catégoriquement ce responsable préfectoral des mines de Dinguiraye.

A suivre !

De Faranah, Mamadouba Bangoura pour Guineematin.com

Tel : 620241513/660272707

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