Kagbélen : une grève annoncée à CIMAF ce mercredi

De nombreux sous-traitants à l’usine de ciment CIMAF, située à Kagbelen, dans la commune de Dubréka, veulent entamer une grève générale illimitée à partir de demain mercredi, 27 octobre 2021. Et, selon des informations confiées à Guineeatin.com, ces travailleurs exigent une amélioration de leur condition de vie et de travail.

« Depuis la création de cette usine en 2013, nous travaillons sous-traitance. On n’a pas accès à la cantine, on n’a pas accès aux bus et on n’a pas un salaire de base. Ici, une tonne est payée à 26 francs guinéens et il est difficile de gagner un million dans le mois. Il faut que vous chargiez environ 60 000 tonnes pour espérer gagner un million de francs. On en a marre de vivre cette situation et c’est pourquoi nous voulons arrêter le travail à partir de demain. Aujourd’hui, nous exigeons d’avoir un contrat de travail d’une durée indéterminée, une prise en charge des travailleurs en matière de transport et en cas de maladie et avoir accès à la cantine (parce qu’on travaille nuit et jour, 7 jours 7 sans repos) et l’obtention de bus pour notre transport », a indiqué un des travailleurs joint au téléphone.

Apparemment, le directeur de la société de sous-traitance Global Prestein (qui a signé un contrat avec l’usine de ciment CIMAF), Madany Diallo, est déjà informé de l’intention des travailleurs d’aller en grève. Et, il les invite à plus de responsabilité dans l’exercice de ce droit.

« Actuellement, il y a des conditions difficiles dans cette usine que nous-mêmes nous savons. Ce qui a envenimé la situation, c’est que le responsable de la production est venu voir les travailleurs hier, parce qu’ils avaient arrêté de charger un camion qui n’est pas conforme au niveau du chargement. Mais, comme le camion a eu accès à l’usine, il leur a dit de se débrouiller pour le charger. Il a ensuite fait sortir une note de service interdisant à ces genres de camions d’entrer à l’usine. Pendant qu’ils chargeaient le camion, ils faisaient exprès de jeter les sacs. Quand il y a eu des sacs cassés, le contrôleur a dit que ça ne peut pas continuer comme ça. C’est ainsi que ces travailleurs ont dit alors qu’ils descendent du camion. Le responsable de la production est venu, ils l’ont dit : nous sommes là, on n’est pas bien payé et on ne boit pas l’eau du quai, les vestiaires sont inappropriés, etc.  Il a répondu que l’eau minérale qui vient, c’est pour les embauchés et les vestiaires sont en train d’être remplacés. Mais, pour ce qui est des salaires, ils doivent discuter avec leur patron qui est moi. Il y a deux points dans lesquels on travaille : le quai et la fabrication. Ceux qui sont au quai, c’est pour le chargement des camions et ceux qui sont à la fabrication, c’est pour le nettoyage. Ils sont venus nous dire qu’ils ne sont plus satisfaits du salaire qu’ils perçoivent. Alors, je leur ai dit de façon claire, je suis payé à 60 000 francs guinéens pour chacun de vous par jour. Les 60 000 GNF, je vous donne 30.000 et il y a certains d’entre vous, je donne 35 000 parce qu’ils sont un peu mieux placés que les autres. Dans les 30 000 restants, je paie les équipements, le matériel (des pelles, les balais, les gants, les masques). Alors, si je gagne quelque chose dans ces 60 000 GNF, c’est peut-être 5 000 ou 10 000 francs. Je l’accepte parce que vous êtes des pères de famille. Le nouveau Directeur m’a demandé pourquoi quand il demande des journaliers, il ne gagne pas. J’ai dit que c’est parce qu’autour de nous et un peu partout, les journaliers qu’on comprend sont payés à 70 000 francs, soit plus que ce que vous me payez. Il a promis de revoir la situation. Dans toute l’usine, j’ai 123 travailleurs y compris les superviseurs et chefs d’équipes », a répondu Madany Diallo.

A suivre !

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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