Les membres de CTPPG en colère : « on nous a retiré notre domaine dans la fausseté »

Mamadama Souaré, présidente des femmes de la coopérative

Les membres de la coopérative des transporteurs des produits pétroliers de Guinée (CTPPG) sont en colère. Ces anciens travailleurs de l’office national des hydrocarbures (ONAH) ont manifesté ce mercredi, 27 octobre 2021, pour protester contre la « vente » de leur domaine, situé à Tombo, dans la commune de Kaloum. Ils demandent aux nouvelles autorités guinéennes de les rétablir dans leurs droits, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Mamadama Souaré, présidente des femmes de la coopérative

C’est sur le domaine en question que ces citoyens ont manifesté. Ils se sont rassemblés là pour protester contre ce qu’ils qualifient de « vente illégale » de leur terrain et la destruction de leurs installations. « Nous sommes sortis aujourd’hui pour interpeller les nouvelles autorités du pays sur notre situation. On nous a retiré notre domaine dans la fausseté. On a saccagé notre cuve, nos hangars, notre bureau qui étaient là, sans qu’on ne bénéficie de rien en retour. Nous (les membres de la coopérative) étions tous employés de l’ONAH.

C’est à l’arrivée du président Lansana Conté que cet office a été fermé. Mais comme ce sont des transporteurs des produits pétroliers qui y travaillaient, nous nous sommes constitués en deux coopératives. Une à Matam et l’autre à Tombo ici. Nous qui sommes restés à Tombo, le président nous a donné quatre camions citernes et ce domaine pour continuer à travailler ici après notre retraite. Un beau jour, nous avons vu des gens qui seraient venus du patrimoine bâti public venir nous dire de libérer le domaine sans délai. Mais on n’a pas bougé, on est restés sur place.

Un autre jour, ils sont revenus nous dire que le ministre de l’habitat nous demande de partir. Nos collègues sont partis au ministère, mais ils n’ont pas été reçus par le ministre. Nous sommes restés dans cette situation-là. Ce n’est qu’en 2020, lors de la campagne présidentielle passée, que des gendarmes sont venus détruire toutes nos installations. Ce jour, on a été brutalisés, gazés et certains parmi nous ont été même emprisonnés », a indiqué Mamadama Souaré, présidente des femmes de la coopérative des transporteurs des produits pétroliers de Guinée.

Depuis ces incidents, la situation était calme. Mais récemment, les membres de la coopérative ont appris que le domaine a été vendu à l’homme d’affaires, Antonio Souaré. « Avant-hier, lundi, un monsieur est venu réclamer ici, en disant que c’est la propriété de Antonio Souaré. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous avons décidé de nous faire entendre. Ce sont des pères et des mères de familles sans espoir qui évoluent dans cette coopérative. Nous invitons le président Mamadi Doumbouya à nous aider à sécuriser ce domaine. Ce domaine nous a été donné par pitié par le feu président Lansana Conté », a dit Mamadama Souaré.

Elhadj Daouda Kalissa, président de la coopérative CTPPG

En plus de la restitution de leur domaine, Elhadj Daouda Kalissa, le président de la coopérative des transporteurs des produits pétroliers de Guinée (CTPPG) indique que leur combat vise aussi à récupérer leurs biens saccagés et ceux emportés par la gendarmerie de Kaloum. « Moi, j’ai commencé à travailler pour ONAH depuis 1964. Quand le président Conté a fermé l’office, il a demandé aux anciens travailleurs de se constituer en coopérative pour ne pas rester comme ça. Ce qui fut fait et le président nous a remis quatre citernes sorties d’usine de 24.000 litres et une de 11.000 litres. On a travaillé pour rembourser l’équivalent de ces quatre camions.

Lorsque les gendarmes sont venus détruire ici, on avait 3500 litres de gasoil qui étaient dans notre cuve. Il y a le coffre-fort de la coopérative qui contenait 60 millions de francs qui a disparu ce jour. J’avais payé deux fus d’huile de moteur qui étaient sous le hangar. Il y avait cinq autres fus qui étaient dans notre magasin. Tout cela a été saccagé avec notre bureau par les hommes du colonel Tall, commandant de l’escadron N°1 de Kaloum. Aujourd’hui, comme le pouvoir a changé de main, nous demandons que justice soit faite. Que notre domaine, s’il est vendu, nous soit restitué, tout comme nos biens qui ont été saccagés et emportés par le colonel Tall », a sollicité M. Kalissa.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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