Meurtre du soldat Kémo Sacko à Dinguiraye : 5 ans de prison contre Mohamed Soumah

C’est une bonne nouvelle pour l’accusé Mohamed Soumah, soldat de 2ème classe, même si cela ne met pas fin à son incarcération. En audience criminelle ce vendredi, 29 octobre 2021, la Cour d’Appel de Conakry a commué sa peine de première instance (15 ans de réclusion criminelle) à 5 ans de réclusion criminelle. Il a été reconnu coupable du meurtre de Kémo Sacko, un soldat de 2ème classe, à la frontière Guinée-Mali à Dinguiraye, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans cette affaire, les faits reprochés à Mohamed Soumah remontent au mercredi 20 septembre 2017 dans la préfecture de Dinguiraye, précisément à la frontière Guinée-Mali. Il est accusé d’avoir tué son collègue de service, Kémo Sacko, un soldat de 2ème classe. Il a été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 28 octobre 2017 par le parquet militaire. Et, le 6 juin 2018, il a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle par le tribunal de formation spéciale militaire de Kankan, en dépit du fait qu’il ait clamé sans cesse son innocence dans cette affaire. Mais, son avocat, Me M’Bomby Mara, a très vite relevé appel de cette décision de première instance. Et, le 15 octobre dernier, son procès en appel s’est ouvert à la Cour d’Appel de Conakry.

Devant cette juridiction supérieure, l’accusé a encore clamé son innocence. Il a plaidé non coupable des faits articulés contre lui, tout en martelant que c’est Kémo Sacko (la victime) qui s’est donné la mort.

« Ce jour, je suis venu à la frontière. J’ai mis le barrage à 6 heures. A 8 heures, j’ai vu Sacko venir. Je lui ai fait des reproches par rapport à son retard. Il m’a fait comprendre qu’il s’est bagarré avec sa copine. Il m’a demandé de le laisser aller chez docteur pour faire une assise avec sa copine. Je l’ai laissé partir… A son retour, je l’ai conseillé. Mais, il m’a insulté. On s’est disputé. Pendant qu’on se disputait, il avait l’arme PMAK en bandoulière, il m’insultait… Pendant qu’on se disputait, il a enlevé l’arme sur ses épaules. Il a fait des tirs de sommation sur la terre en direction de ma moto. J’ai fui à une certaine distance et j’ai dit : Sacko qu’est-ce que tu veux faire ? Il m’a dit qu’il va me montrer qu’il est forestier et qu’il est invulnérable. Il a mis l’arme sur sa côte et il s’est tiré dessus… La balle est entrée par la poitrine et sortir par le dos… J’ai appelé la hiérarchie pour leur dire qu’un de mes éléments s’est tiré dessus. Donc, ce n’est pas moi qui ai tiré sur lui. Plutôt, c’est lui qui s’est suicidé » avait expliqué Mohamed Soumah à cette audience.

Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé à la Cour d’accorder « assez de circonstances atténuantes » à l’accusé et de réduire au tiers la peine qu’il a écopée en première instance. Et, ce vendredi, 29 octobre 2021, la Cour a rendu sa décision dans cette affaire. Elle a déclaré Mohamed Soumah coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamné à 5 ans de réclusion criminelle. Ce qui constitue une grande victoire pour l’accusé qui voit sa peine largement commué. Car, au regard de son mandat de dépôt, il ne lui reste plus qu’un an de prison à purger.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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