La semaine passée, des sanctions ont été prises contre plusieurs dizaines de travailleurs au sein de l’électricité de Guinée (EDG), une entreprise publique à caractère administratif (EPA), a appris Guineematin.com, à travers un de ses journalistes.
Selon de sources proches de l’EDG, le Conseil de discipline, après examen du dossier a décidé d’infliger des sanctions à ces agents indélicats qui vont de la radiation au remboursement pur et simple de montants détournés des caisses de l’entreprise.
Parmi ceux qui sont licenciés de l’EDG, plusieurs sources citent Mme Sylla Bintou Kéïta, ex-Cheffe de département du personnel, Moussa Kéïta, Chef service paie et Ibrahima Diallo, Chef du centre d’EDG à Dinguiraye.
Le cas du Directeur des ressources humaines, Apollinaire Haba, également cité dans le dossier, accusé d’avoir augmenté exponentiellement son salaire, n’a pas été élucidé par nos interlocuteurs.
Egalement, une trentaine d’agents et responsables écopent une suspension de six mois sans salaire.
La troisième catégorie des sanctions est relative à ces travailleurs, sommés de rembourser des montants injustement empochés.
Un responsable de la Direction de l’EDG qui n’a pas souhaité être cité, joint par un journaliste de Guineematin.com, le jeudi 28 octobre 2021, a confirmé ces informations, sans donner plus de détail.
A l’origine de ces sanctions, un détournement d’important fonds à l’EDG à travers le service paie. Combien de milliards volés des caisses de cette entreprise d’Etat ? Aucune idée. Mais de toute évidence, le personnel incriminé avait réussi à tisser une véritable toile d’araignée de voleurs pour vider les caisses de l’EDG et s’engraisser impunément.
Leur mode opératoire de ces cadres véreux de la République, selon une source proche de l’EDG, consiste à envoyer de l’argent, à partir du service de paie et à la fin de chaque mois, le double du salaire (plusieurs millions par personnes) à certains travailleurs avant de revenir réclamer le surplus, apparemment à partager entre les membres du réseau.
Finalement, après plusieurs opérations réussies, l’un des membres a été démasqué et le réseau a été mis à nu.
Des langues fourchues n’épargnent pas Bangaly Mathy, le Directeur général de l’EDG, arrivé à la tête de l’entreprise par les grâces du Président déchu Alpha Condé, dans des conditions douteuses.
A son arrivée, se dit-il, dans certains milieux de l’électricité de Guinée, le fameux expert qui avait perdu son job après la fermeture de Rio Tinto, aurait fait modifier exagérément son salaire. A ce niveau, de sources habituellement bien informées lui attribuent l’action d’avoir modifié son indice d’ancienneté de plusieurs années, en vue de s’offrir un salaire à casser la tête du Guinéen. Un montant, pas moins de 80 millions qu’il touche à la fin de chaque mois. Une fortune qui peut construire au moins deux salles de classe aux enfants de Guinée, ou équiper un poste de santé pour les pauvres paysans de l’arrière-pays. D’ailleurs au sein même de l’EDG, un tel montant peut payer combien de dizaines de travailleurs ?
Mais les incriminations à l’égard de Bangaly Mathy ne se limitent à ces seules révélations. D’autres sources pointent un doigt accusateur au DG de l’EDG d’avoir changé sans la moindre raison valable le logiciel TONNERRE de l’entreprise, remplacé par SMAART. Selon plusieurs sources, ce changement n’avait que pour un seul, celui faire disparaître l’historique des données de l’entreprise, notamment la facturation.
Contacté par Guineematin.com, pour recouper ces informations, le Directeur général de l’EDG, Bakgaly Mathy, comme s’il confirmait toutes ces révélations, a préféré confier sa langue au chat.
En attendant, si au sein de l’opinion, on encourage la promotion de la bonne gouvernance, la lutte contre l’impunité, la gabegie et le détournement des deniers publics, ces sanctions catégorielles prises contre certains travailleurs de l’EDG, passent très difficilement et sont perçues comme sélectives et injustes. Les victimes qui ne savent plus à quel saint se vouer, ne verraient pas d’un mauvais œil, une intervention judicieuse et rapide des nouvelles autorités pour les rétablir dans leur droit et sanctionner les vrais coupables de cette forfaiture.
A suivre !
Abdallah BALDE pour Guineematin.com
Tél : 628 08 98 45
