C’est un sentiment de déception qui anime les fondateurs des instituts et universités privés de Guinée, après la publication des résultats des orientations des bacheliers. Ils espéraient qu’avec l’avènement du CNRD au pouvoir, l’Etat allait reprendre l’orientation de certains bacheliers dans les institutions d’enseignement supérieur privées.
Mais, ils ont constaté que les nouvelles autorités ont appliqué le système qui a commencé il y a quelques années, consistant à orienter tous ceux qui sont admis au baccalauréat dans les institutions d’enseignement supérieur et professionnel publiques. Amadou Soumah, gestionnaire du complexe scolaire et universitaire Nelson Mandela, regrette le fait que les doléances de la chambre représentative de l’enseignement supérieur privé (CRESUP) n’ont pas été prises en compte.
« C’est vrai, au moment où le CNRD était venu au pouvoir, les résultats du baccalauréat étaient sortis. Mais, le CNRD a initié des concertations nationales, qui ont eu lieu au Palais du peuple. Et au cours de ces concertations, nous avons exprimé beaucoup de choses aux nouvelles autorités. Le CNRD nous avait même demandé de produire un mémorandum. En réponse à cette demande, nous avons effectivement fait ce mémorandum dans lequel on a rappelé aux nouvelles autorités qu’il y a eu plus de 19 000 bacheliers admis.
Donc, l’Etat pouvait, au cours de ces orientations, nous donner nous, instituts et universités privés, une partie de ces étudiants pour un peu désengorger les établissements d’enseignement supérieur publics, qui sont déjà remplis. Mais, la publication des résultats des orientations, nous constatons que nos revendications, nos sollicitations, ne sont pour le moment pas prises en compte », a déploré ce membre du bureau exécutif de la CRESUP dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce samedi 06 novembre 2021.
Toutefois, il indique que les fondateurs des institutions d’enseignement supérieur privées ne perdent pas espoir. Ils comptent réitérer leurs doléances auprès de la nouvelle ministre de l’enseignement supérieur pour qu’elles soient prises en compte dans les prochaines années. « Au moment où on faisait nos revendications et nos sollicitations, le gouvernement n’était pas encore nommé. Mais aujourd’hui, nous avons une ministre de l’enseignement supérieur, qui est du milieu, qui connaît bien le terrain, donc nous ne pouvons que garder espoir.
Nous sommes certains qu’elle va essayer de rencontrer l’ensemble des fondateurs des établissements d’enseignement supérieur privés de Guinée ; et au cours de cette rencontre, on va réitérer les mêmes sollicitations, notamment celles liées à l’orientation des étudiants dans les institutions d’enseignement privées. Nous savons que c’est une personne qui est consciente et qui sait réellement que le privé a sa place dans le système éducatif guinéen. Puisque c’est quelqu’un qui est du milieu, nous espérons qu’elle prendra nos revendications en compte, je ne dis pas à 100%, mais à un pourcentage élevé quand même », a dit Amadou Soumah.
Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com
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