Dansa Kourouma sur les sanctions de la CEDEAO contre la junte guinéenne : « elles sont prématurées et inopportunes »

Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National des Organisations de la Société Civile de Guinée (CNOSCG)

Comme indiqué par une de nos dépêches, le Sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu hier, 7 novembre 2021, à Accra a durci ses sanctions contre les autorités militaires guinéennes et maliennes, appelant à la tenue des élections dans un délai de six mois pour Conakry et en février prochain pour Bamako. D’ici là, le gel des avoirs et l’interdiction de voyage sont appliqués contre les membres des deux juntes et de leurs familles.

Joint au téléphone dans la matinée de ce lundi, 8 novembre, par un journaliste de Guineematin.com, le Président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG), Dr Dansa Kourouma juge prématurées et inopportunes ces sanctions, même s’il n’est pas opposé à la libération du Président déchu, Alpha Condé.

« La CEDEAO doit évoluer dans sa position face à la Guinée et le Mali. Par ce que sa crédibilité et sa légitimité dépendent de cela. Je trouve que ces sanctions sont prématurées et inopportunes quand on tient compte du contexte guinéen et malien.  Il est important de veiller à l’intégrité du Président Alpha Condé pour sa libération mais ce qui devrait intéresser beaucoup plus la CEDEAO, c’est la stabilité de la Guinée et le respect des principes démocratiques et des droits de l’Homme. Mais si la position de la CEDEAO pour la défense des Chefs d’Etat et des anciens Chefs d’Etat prend le dessus sur la stabilité globale des pays et le respect des droits et des principes démocratiques dans les pays, j’appelle cela un échec de position de l’institution », souligne cet acteur de la société civile guinéenne.

Pour Dansa Kourouma, la CEDEAO devrait attendre les principaux organes de la transition, composés du CNRD, du gouvernement et du CNT, puissent travailler à l’établissement d’un chronogramme de la transition qui définira les actions prioritaires et la durée de la transition.

Par ailleurs, le patron du CNOSCG appelle les populations à soutenir les initiatives du CNRD dans leur démarche de moralisation des deniers publics.

« Je demande à toutes les composantes socioéconomiques de la Guinée à soutenir les initiatives qui sont lancées dans le pays, en matière de moralisation de la gestion publique, notamment la récupération des biens de l’Etat et les audits qui sont engagés. Aussi, il faut soutenir et accompagner les autorités engagées dans la refondation des institutions républicaines par l’élaboration d’une nouvelle constitution et tout le processus de qualification du fichier électoral », a demandé Dansa Kourouma.

Propos recueillis par Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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