Exploitation de l’or à Gaoual : le maire accusé de gestion opaque des revenus

À peine 15 jours après la reprise de l’exploitation de la mine d’or de Gaoual, les voix se lèvent pour dénoncer la gestion des revenus tirés de la vente des tickets délivrés aux orpailleurs traditionnels présents sur le terrain.

Dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com ce mardi, 9 novembre 2021, Moussa Kéïta, le Président de la société civile de Gaoual, a dénoncé la gestion opaque des revenus tirés de l’exploitation artisanale de l’or par Daouda Diallo, le maire de la commune urbaine de Gaoual et le deuxième vice-maire, Aguibou Diallo Diasta, décédé quelques jours plutôt.

« Ils ont éloigné les 21 autres conseillers pour étouffer et réussir leurs jeux. Sur plus de trois milliards de francs guinéens récoltés par les groupes de jeunes mobilisés pour la vente des billets, la surveillance des sites miniers, le montant d’un milliard 281 millions a été prévu pour la répartition entre différentes structures de la commune urbaine », a révélé Moussa Kéïta.

Selon notre interlocuteur, ces répartitions ont été faites de façon cavalière et c’est inacceptable. 

« Les sages ont reçu cent millions (100 000 000), les membres des Commissions de vente des tickets quatre cent millions de francs guinéens (400 000 000),  les tomblomas ou surveillants des sites ont encaissé deux cent millions (200 000 000 ), un montant jugé petit par les intéressés. Les Coordinateurs des tomblomas ont perçu cent millions (100 000 000), les Conseillers municipaux se sont partagés deux cent dix millions (210 000 000). Les agents des forces de défense et de sécurité ont empoché soixante-quinze millions (75 000 000) et les femmes de la Commune urbaine ont obtenu cent millions (100 000 000), alors que le Directeur préfectoral de la jeunesse, décédé, et le Directeur communal de la jeunesse se sont partagés cinquante millions (50 000 000). Les journalistes de la radio rurale et le représentant de l’AGP, en permanence sur le terrain pour la sensibilisation ont bénéficié de vingt millions (20 000 000 GNF), montant qu’ils ont rejeté », a indiqué Moussa Kéïta, totalement remonté contre le maire de la commune urbaine de Gaoual.

« Un montant d’un milliard 161 millions est sans justification (1 161 000 000) et un milliard 564 millions 189 mille 500 francs  guinéens (1 564 189 500 GNF) seraient dans les caisses de la commune », a ajouté le Président de la société civile de Gaoual. Et, ce n’est pas tout ! Moussa Kéïta accuse le maire d’avoir ignoré les agents de développement local dans la gestion de ces fonds alors que de nombreux projets sont mis en veilleuse par manque de financement.

« La gestion de ces fonds est confiée à un groupe de jeunes analphabètes et inexpérimentés. Ces jeunes également ne reconnaissent pas les autres Conseillers communaux et ne se soumettent qu’à la seule autorité du maire », déplore le premier responsable de la société civile de Gaoual.

Joint au téléphone par Guineematin.com, le maire Daouda Diallo, a refusé de décrocher nos appels, malgré les nombreuses tentatives.

Pourtant le 26 octobre dernier, il confiait fièrement à Guineematin.com, que l’ouverture de la mine de Gaoual a été décidée par les jeunes et l’autorité a été obligée de fermer un œil. Chic !

Deux semaines après, Daouda Diallo est accablé d’accusations de toute sorte. Aussi bien dans l’impression que de la vente des tickets d’exploitation, le patron de la municipalité est pointé d’un doigt accusateur de gestion calamiteuse et cavalière des ressources financières issues de l’exploitation artisanale non autorisée de la mine d’or de Gaoual.

Contacté par un journaliste de Guineematin.com, le Préfet Colonel Passa Condé, n’a pas souhaité faire de commentaire.

« Nous avons besoin de l’autorisation du gouverneur pour parler. Puisque nous dans l’armée, la discipline est de rigueur », s’est-il défendu.

Pour sa part, le Gouverneur de Boké, le Colonel Sékou Trésor Camara, interrogé par la rédaction de Guineematin.com, dit ne pas être au courant de ce problème et promet de s’informer.

En attendant, les populations de Gaoual qui souffrent d’un manque d’infrastructures socioéconomiques de base, (pistes rurales, écoles, postes de santé, aires de jeu pour les jeunes, lieux de culte décents et autres) ne comptent que sur la bienveillance des autorités du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) et du gouvernement, pour leur éviter la malédiction de cette ressource, qui détruit chez eux plus qu’elle ne leur profite.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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