Enseignement supérieur : voici les raisons de la suppression de la formation payante dans le public

Pr Binko Mady Touré, Secrétaire général du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’Innovation

On sait maintenant pourquoi le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a supprimé la formation payante dans les institutions d’enseignement supérieur publiques. Le secrétaire général du département, Pr Binko Mamady Touré, a donné les raisons de cette décision, prise par la nouvelle ministre, Dr Diaka Sidibé. Il s’agit des problèmes que cela engendre au niveau des statistiques, les conflits liés à la répartition des ressources générées par la formation payante et la pléthore dans certaines universités publiques, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

« La première raison, c’est que la formation payante dans les institutions d’enseignement supérieur publiques fausse nos statistiques. Nous envoyons des étudiants à Faranah, à Kankan et un peu partout à l’intérieur du pays. Ceux pour lesquels les parents ont des moyens, restent à Conakry sous le label de formation payante dans les universités publiques. Et les universités prennent ces formations payantes comme des activités génératrices de revenus. On ne dit pas le contraire mais tant que ça ne fausse pas les statistiques, c’est une bonne chose. Mais aussi, il vous souviendra que le même pays, le même gouvernement, a autorisé l’enseignement supérieur privé.

Donc, l’enseignement supérieur privé existe. Pourquoi ne pas laisser les mécontents aller là-bas plutôt que de les mettre encore en formation payante dans les institutions d’enseignement supérieur publiques ? Ça, c’est l’une des raisons. Deuxièmement, c’est une source de conflits pendant la répartition du revenu. Donc, pour couper court à tout cela, Mme la ministre a pris cette décision de mettre fin à la formation payante dans les institutions publiques. Et la troisième grande raison, c’est la pléthore constatée çà-et-là, c’est la formation payante qui fait la pléthore. Par exemple, si vous remarquez, l’Université de Sonfonia, c’est l’une des institutions les plus pléthoriques.

Parce que si on envoie en moyenne 5000 étudiants à Sonfonia, un ou deux mois après la reprise des cours, vous trouverez qu’il y a 7000 étudiants là-bas. Pourquoi Sonfonia ne déclarerait pas les 7000 places à l’origine pour qu’on oriente 7000 étudiants là-bas ?  Donc, finalement, nous nous sommes mis d’accord qu’il n’y a plus de privé dans le public », a indiqué Pr Binko Mamady Touré, secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, au cours d’une conférence de presse organisée hier, mercredi 10 novembre 2021, dans les locaux du département.

Pr Binko Mady Touré, secrétaire général du ministère de l’enseignement supérieur

Il précise toutefois que cette décision ne concerne pas les étrangers qui viennent payer pour étudier dans les universités publiques guinéennes. « Les étudiants étrangers constituent un autre cadre. Ça, ce n’est pas de la formation payante. Les étudiants étrangers accèdent à nos institutions sous d’autres conditions. C’est vrai qu’ils paient mais sous d’autres conditions. Et ces étudiants étrangers ne sont pas aussi nombreux que nos jeunes qui sont orientés à l’intérieur du pays et qui refusent d’y aller », a dit Pr Binko Mamady Touré.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com 

Tel: 622919225

Facebook Comments Box