Soulouta (N’zérékoré) : accusé d’avoir violé et tué sa marâtre, Döman Loua échappe à un lynchage

Döman Loua, un jeune âgé d’une trentaine d’années, est accusé d’avoir violé et tué sa marâtre (la jeune femme de son père). Les faits se sont produits vendredi dernier à Souhoulé (un district situé à 9 kilomètres du chef-lieu de la sous-préfecture de Soulouta, dans la préfecture de N’zérékoré) ; mais, c’est hier, mercredi 10 novembre 2021, que cette affaire a éclaté, avec la découverte du corps nu de la victime, enfoui dans un sac et enterré dans un bas-fond. Le présumé auteur de ce crime (Döman Loua) a été immédiatement interpellé et conduit en détention à la gendarmerie de Soulouta. Mais, très en colère, les populations de Souhoulé se sont rendues à Soulouta pour réclamer sa tête. Et, devant la réticence des agents de leur livrer le jeune incriminé, les populations de Souhoulé ont saccagé les postes de gendarmerie et de police. Elles ont fait preuve d’une violence tellement intense que même les autorités de Soulouta (y compris le sous-préfet, André Kourouma) ont pris la poudre d’escampette pour sauver leurs têtes.

Selon les informations confiées au correspondant local de Guineematin.com, Döman Loua est un jeune qui ne souffre d’aucune démence, il est marié à deux femmes et père de trois enfants. Mais, depuis un certain temps, il fait les yeux doux à sa marâtre, une jeune femme âgée d’une trentaine d’années. Apparemment, il lui a fait plusieurs fois des avances et tenté de coucher avec elle. Mais, la jeune femme a toujours refusé.

« Le père de Döman Loua est paralysé depuis au moins 2 ans, suite à un AVC. Donc, il a toujours voulu profiter de la maladie de son père pour violer sa marâtre. Il a commencé par draguer sa marâtre, celle-ci n’a pas accepté. Le problème a éclaté en famille, ils ont fait une assise. Les gens ont insulté le jeune et l’ont rabaissé. Finalement, il a présenté ses excuses à la famille et sa marâtre », a témoigné un voisin de la famille de Döman Loua.

Après cet épisode, tout le monde pensait que Döman Loua avait tourné la page. Mais, en réalité, ses pulsions sexuelles et son ardent désir de disposer de sa marâtre ne l’ont jamais quitté. Il avait juste camouflé ses intentions pour tromper la vigilance des gens. Et, le vendredi dernier, en début de soirée, il est passé à l’attaque.

« La femme (sa marâtre) est partie au champ avec ses camarades le vendredi. Vers 19 heures-20 heures, elles devaient rentrer toutes au village après les travaux champêtres. Mais, cette femme n’était pas encore prête, elle n’avait pas fini de rassembler ses bagages quand ses camarades l’ont quitté pour rentrer au village. Malheureusement pour elle, le jeune (Dôman Loua) était caché à côté. Il a attendu que les camarades de sa marâtre partent au village et il a essayé de violer sa marâtre. La dame a essayé de prendre la fuite. Mais, il l’a pourchassée dans la forêt et l’a rattrapée dans un bas-fond. Il l’a violée. Quand il a fini de la violer, sa marâtre a dit : je vais informer ton père de ton acte. Directement, il s’est jeté sur elle et l’a égorgée. Il a enfoui son corps dans un sac pour l’enterrer dans les résidus de palmistes, à côté d’un lieu d’extraction de palmistes dans son champ », a expliqué Moriba Loua, un autre voisin de la famille de Döman Loua.

Après son acte ignoble, Döman Loua est rentré au village, auprès de sa famille, en toute tranquillité. Mais, l’absence remarquée de sa marâtre toute la nuit de vendredi a conduit sa famille à entamer des recherches dès le lendemain (samedi). Tout le village (y compris Döman Loua) s’est mobilisé pour tenter de retrouver la pauvre jeune femme. Mais, c’est finalement son corps totalement nu qui a été retrouvé hier, mercredi. Et, quelques éléments trouvés sur le lieu de cette découverte macabre ont conduit la population à indexer Döman Loua comme l’auteur de la mort de sa marâtre. D’ailleurs, le mis en cause a avoué son crime dès les premiers instances de son interpellation.

« Après avoir commis sa forfaiture, il (Döman Loua) a oublié sur les lieux son chapeau pour rentrer au village. Il a laissé le sang de ses mains toucher sa porte. Et, le lendemain samedi, lui-même s’est mis dans la patrouille des jeunes de Souhoulé qui étaient en train de rechercher sa marâtre. Et, lundi, ils ont alerté tous les jeunes des villages environnants (Gbouo, Youwa, Kpelignewoon…) de la disparition de la femme. Mais, c’est seulement ce mercredi que les jeunes ont décidé d’aller voir dans son champ et celui du jeune Döman. Arrivée sur les lieux, ils ont trouvé le chapeau du jeune et découvert le corps de la femme. Dès qu’ils ont déterré le corps en état de putréfaction dans les résidus de palmistes, Döman Loua a pris la fuite. Mais, il a été très vite rattrapé et remis aux services de sécurité. Il a avoué avoir violé et tué sa marâtre », a indiqué Moriba Loua.

Pourquoi les gens sont allés saccager les postes de police et de gendarmerie de Soulouta ?

Pendant que les jeunes procédaient à l’enterrement du corps de la victime, les autorités (le sous-préfet et le maire de Soulouta, ainsi que le président du conseil du village de Souhoulé) ont ordonné le transfert de Döman Loua à la gendarmerie de Soulouta. C’est ce qui a irrité les populations de Souhoulé et elles ont finalement réclamé la tête de Döman Loua. Les gens ont parcouru avec une vitesse éclaire les 9 kilomètres qui séparent Souhoulé de Soulouta-centre pour rallier le poste de gendarmerie et demander qu’on leur livre Döman Loua. Ils voulaient le lyncher pour venger le meurtre qu’il a commis. Mais, les gendarmes ont refusé de le livrer à la vindicte populaire. Et, finalement, des violences ont éclaté. Des violences qui ont duré deux heures au moins (entre 17 heures et 19 heures) et qui ont même poussé le sous-préfet de Soulouta, André Kourouma, à prendre ses jambes à son cou pour sauver sa tête.

« Les gens (les populations de Souhoulé) ont saccagé la police et une partie du local de la gendarmerie. Le personnel de Gouécké qui se trouve à 12 kilomètres ne peut pas maîtriser cette foule qui est là. Pour l’heure, moi-même je suis caché quelque part », a dit André Kourouma un peu plus tôt dans la nuit d’hier.

Cependant, en dépit de ces violences, les populations de Souhoulé n’ont pas pu mettre main sur Döman Loua. Les gendarmes ont réussi à l’exfiltrer pour le transférer à N’zérékoré-centre où il a été conduit à la maison centrale.

A noter que Döman Loua ne serait pas à son premier meurtre. Car, à Souhoulé, on lui reproche aussi d’avoir tué sa propre fille de trois ans. « Il y a deux ou trois ans maintenant, Döman Loua avait jeté sa fille dans un puits. Mais, pour le couvrir, les gens avaient dit que la fille s’est noyée », a confié une source à Souhoulé.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

Tél : +224620166816/666890877

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