Viol collectif d’une mère de 2 enfants à Diécké (Yomou) : 3 ans de prison contre les 3 jeunes

Sidiki Kanté, procureur du tribunal de première instance (TPI) de N’zérékoré

Accusés de « viol collectif » sur une jeune femme, mère de deux enfants, à Diéké (dans la préfecture de Yomou), Goby Bouamou alias  »Goby », Jean Kopé Monèmou alias  »Ange » et Ousmane Sylla alias  »Coun-Coumbré » viennent d’être fixés sur leur sort en première instance. Ces trois accusés ont été reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés devant le tribunal criminel de N’zérékoré. Et, cette juridiction les a ensuite condamnés à 3 ans de prison, chacun. Leur avocat a promis de relever appel de cette décision rendue par « le tribunal qui a confondu viol collectif et relation sexuelle collective », rapporte le correspondant de Guineematin.com à N’zérékoré.

Les faits reprochés à Goby Bouamou et Cie se sont passés il y a un an, précisément dans la nuit du 11 novembre 2020. Les trois accusés ont violé ensemble une jeune femme dans une école dans la sous-préfecture de Diéké. Mais, ces accusations ont toujours été réfutées par les mis en cause. Et, à la barre hier, vendredi 12 novembre 2021, ils ont encore clamé leur innocence dans cette affaire. Ils ont tous avoué avoir eu des relations sexuelles avec la victime ; mais, ils jurent qu’elle était consentante. Ils assurent que c’était leur copine (petite amie) et que c’est à sa demande qu’ils ont tous couché avec elle.

« On ne l’a pas violée, elle est notre copine ! Elle m’a appelé au téléphone pour me dire de la trouver au Lycée-Collège Diécké-centre entre 19 heures et 20 heures. Quand je me suis rendu là-bas, je l’ai trouvée. Nous sommes restés là un moment, Goby Bohamou est venu nous rejoindre. Après, j’ai demandé à la fille qui est Goby pour elle. Directement, Goby m’a répondu que la fille est sa copine. Alors, on s’est mis à nous disputer.

C’est dans ça que Jean Kopé Monèmou est venu nous trouver. Il nous a demandé ce qui se passe, pourquoi on se dispute à cause d’une fille. Mais, il faisait noir. Il a dit : c’est quelle fille ça ? Mettez la lumière sur elle, je vais voir son visage. Et quand il a mis la lumière sur elle, il a directement reconnu la fille et l’a appelée par son nom. Ensuite, il (Jean Kopé) a dit à la fille : tu ne m’as pas dit que tu es malade ? C’est à l’hôpital que tu es comme ça ? Lui aussi, c’était sa copine. Elle lui avait dit qu’elle était malade. Et, il lui avait envoyé trente mille francs pour qu’elle achète des produits…

Donc, c’est pendant cette dispute, à notre fort étonnement que nous avons vu la fille se déshabiller, étaler son pagne à la terrasse et nous dire : on va faire le rapport sexuel. J’ai dit, c’est impossible que nous trois on couche avec elle. Mais, la fille a insisté, elle a dit qu’elle peut supporter parce qu’elle sort avec nous tous.

Directement, je suis passé faire pour moi. Les deux autres aussi sont passés faire pour eux. Après, on a pris un peu de temps pour causer. Ensuite, j’ai pris la fille sur ma moto et je l’ai accompagnée jusqu’à son domicile. C’était le 11 novembre 2020. C’est près d’une semaine après notre rencontre qu’elle a expliqué cette scène à une de ses copines.

Directement, celle-là a informé sa grande sœur et celle-ci a aussi raconté ça à son copain, un policier de Diécké. Ce dernier lui a dit de formuler une plainte contre nous à la police et à la gendarmerie. Les services de sécurité sont venus nous arrêter ; mais, la fille (la présumée victime) a insisté devant ses parents pour qu’on nous libère. Elle a dit que c’est elle qui nous a poussés à faire ce rapport sexuel collectif. Mais, comme ça n’allait pas entre nous et sa grande sœur, ils ont amplifié la situation. Ils nous ont transférés à Yomou, ensuite à la maison centrale de N’Zérékoré le 18 novembre 2020. C’est comme ça que le problème s’est passé. On ne l’a pas violé », a expliqué Ousmane Sylla.

Cette version des faits donnée par Ousmane Sylla a été corroborée par ses deux autres co-accusés devant le tribunal. Mais, apparemment, ces dépositions des accusés n’ont pas convaincu le ministère public de leur innocence dans cette affaire. Et, dans ses réquisitions, le procureur Sidiki Kanté a demandé au tribunal de les condamner à 5 ans de prison.

Cécé Victorien THÉA, avocat

De son côté, l’avocat de la défense a plaidé pour la relaxe, arguant qu’il n’y a aucun élément constitutif du viol. « Dans cette affaire, il s’agit de rapport sexuel collectif consenti et de non de viol », a dit Me Cécé Victorien Théa.

Finalement, dans sa décision, le tribunal a déclaré les trois accusés coupables de « viol collectif » et les a condamnés à 3 ans de prison, chacun. Ceci, en dépit du désistement de la partie civile (les parents de la présumée victime). Mais, la défense s’est insurgée contre ce verdict et a promis de faire appel de cette décision du tribunal.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

Tél: +224620166816/666890877

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