Guinée : sur le Chemin de la résilience avec le CNRD !

Quelles sont les étapes ? Quel mode opératoire ? Quel horizon temporel ?

Classée parmi les pays les plus fragiles au monde, la Guinée a depuis le 5 Septembre 2021 entamé le chemin de la Résilience.

C’est quoi la résilience ? Elle se définit comme la capacité de résister aux chocs extérieurs pour ne pas tomber dans une situation conflictuelle de crise connue antérieurement.

Dans un passé récent, tous les indicateurs de gouvernance et de développement étaient loin d’être « verts ».

Un tissu social fragilisé, une crise de confiance en gouvernés et gouvernants, une confiscation des libertés fondamentales, la personnalisation de l’Etat et de ses démembrements.

Les évaluateurs de la fragilité des Etats savaient pertinemment que le chaos était prévisible.

Les étapes d’une sortie de crise vers la résilience et le Développement durable sont à connaitre, aucune étape n’est à bruler et/ou à tronquer. Le schéma directeur est le suivant :

La crise-la reconstruction-la transformation-la stabilisation- la résilience- Le Développement Durable.

A quel niveau se trouve la Guinée ?

Notre chère Guinée ne pourra parler de Développement durable que lorsqu’elle atteindra la résilience !

Je conviens avec le Premier Ministre Mohamed Béavogui que nous ne sommes pas en période de Développement oui, ça peut faire mal mais c’est la vérité d’un spécialiste des institutions onusiennes.

Lorsque vous faites l’analyse des différentes étapes adaptées au contexte de la Guinée, vous comprendrez aisément que le CNRD nous a fait sortir à peine de la Crise (1ère étape).

Globalement, nous sommes sur la phase de la reconstruction (2ème) tendons vers la résilience (étapes 5) avant le développement durable (étape6).

Comment s’y prendre chers lecteurs ?

Les outils de la Gouvernance pour chaque étape doivent être internalisés et guidés les décisions de chaque acteur de la transition : « La victoire a beaucoup de parrain, l’échec est orphelin » disait l’autre.

Nous avons beaucoup d’efforts à fournir pour ne pas revenir à la crise celle que nous a laissée le gouvernement défunt, impopulaire, illégal et illégitime.

Je Conseille :

  1. Des décisions inclusives au niveau politique assorties d’institutions légitimes auxquelles s’identifie la majorité des guinéens.
  2. Le rétablissement de la confiance entre gouvernés et gouvernance ainsi que la sécurité des personnes et leurs biens.
  3. Une justice au service du justiciable et la réprobation publique des crimes commis (Réconciliation).
  4. Des opportunités d’emplois équitables entre les fils et filles du pays, la rétribution des revenus
  5. L’effectivité de la décentralisation et de la déconcentration
  6. Le partenariat fécond avec le reste du monde, aucune défaillance diplomatique n’est profitable à ce stade.

Mon colonel président de la transition, chaque acte posé compte pour l’atteinte de la résilience, l’unique solution c’est vous ceux qui s’opposent à vous sont ceux-là qui dilapidaient les biens du peuple à son détriment.

Toutes vos décisions doivent découler d’un diagnostic objectif du domaine pour lequel votre décision doit être prise, celle qui reflète les aspirations d’un peuple qui a soif de paix, de justice, de prospérité et de réconciliation.

Je ne doute aucun instant de votre volonté de bien faire, il n’ya pas de schéma unilinéaire d’évolution des sociétés humaines certes mais le contexte guinéen nous commande d’être sereins, prudents, proactifs pour mériter la confiance octroyée.

Quant à l’horizon temporel, il convient de savoir qu’un chronogramme est le planning des activités dans l’espace et le temps.

Nous devons identifier pour chaque activité les sous-activités qui concourent à son atteinte, cet exercice n’est pas aisé, il n’est pas aussi profane car une seule erreur aura une répercusition sur l’ensemble du processus.

Nous devons communiquer sur le contenu, le volume des activités à réaliser par secteur, les moyens nécessaires les citoyens comprendront l’impérieuse nécessité de bien faire pour une « résilience » qui servira d’exemple au reste du monde. Cet exercice doit être participatif, le gouvernement se chargera de sa mise en œuvre sous votre clairvoyance.

Chers compatriotes, transcendons nos querelles, nos divergences et mettons nos intelligences ensemble pour la réussite de cette transition vers la résilience sans la quelle le développement durable restera un mirage.

Je suis pour la diversité des corporations au CNT mais la qualité sera la clé de voute du travail qui nous attend.

Le combat aujourd’hui devrait résider sur la sélectivité qui doit prévaloir au choix des membres de cette importante institution de la transition.

La diversité nous permettra d’avoir une légitimité certes, travaillons aussi que membres soient de qualité, rien ne sert d’être spectateur d’une transition « tout ce qu’on fait pour toi sans toi est contre toi ».

Il faut des équipes pluridisciplinaires, en tant que sociologue, je voudrais voir des historiens, philosophes, Juristes, littéraires, économistes, environnementalistes, informaticiens, spécialistes des sciences exactes, des médecins, géologues etc. Ces valeureuses professions doivent travailler ensemble pour sortir non seulement le chronogramme avec des activités exhaustive à la Mendeleïev dans le Système périodique des Eléments (SPE) mais aussi et surtout élaborer une constitution qui reflètent les réalités culturelles, sociales, économiques que sais-je de notre pays la Guinée !

Le pays est un édifice où chaque citoyen doit déposer une pierre pour sa construction et sa résilience !

Ibrahima Seck, sociologue

Ibrahima SECK, Sociologue

Consultant en Gouvernance et Consolidation de la paix

Point focal du comité International des Etats fragiles

Tél : 628 55 34 77

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