Affaire EDG : le DG et plusieurs autres responsables auditionnés à la DPJ ! Certains déjà en prison…

Bangaly Maty, Directeur Général d’Electricité de Guinée (EDG)

Rien ne semble plus aller à la société Electricité de Guinée (EDG), une entreprise publique à caractère administratif (EPA) ! Comme indiqué dans une précédente dépêche de Guineematin.com, des soupçons de détournement de deniers publics ont conduit le Conseil de discipline à prendre des sanctions contre plusieurs dizaines de responsables et travailleurs de l’entreprise, depuis le mois d’octobre dernier.

Accusés de détournement avant d’être licenciés, Madame Sylla Bintou Kéïta (ex-cheffe du département du personnel), Moussa Kéïta (ancien chef du service paie), Ibrahima Diallo (ancien Chef du centre EDG de Dinguiraye) et Ansoumane Diaby, dit petit Diaby (ancien point focal de la société EDG à  la Caisse nationale de sécurité sociale) ont déjà été arrêtés et envoyés en prison.

Après quelques jours en détention, les prisonniers ont finalement décidé de briser le silence et de donner les informations sur les membres du réseau mafieux et de voleurs, composés de cadres parmi les plus hauts placés de l’entreprise.

Selon des informations confiées à un reporter de Guineematin.com hier, lundi 22 novembre 2021, cette sortie de Mme Sylla Bintou Kéïta (présentée comme étant le cerveau de ce réseau) a permis de convoquer le week end dernier le Directeur général de la société EDG, Bangaly Mathy.

Et depuis, ce sont tous les Directeurs d’EDG, à l’exception de deux, qui ont défilé à la DPJ pour répondre aux questions des enquêteurs.

Parmi les accusés dans ce sulfureux dossier, il y a le Directeur des audits (l’inamovible Elhadj Mamady Kaba), le Directeur de l’informatique (Saliou Diouldé Sow), le Directeur des études techniques (Baïdy Kaba Bah), le Directeur des achats, approvisionnement et logistique (Aboubacar Kondé) et le Directeur commercial (Mamady Magassouba). Le cas d’Appollinaire Haba, Directeur des ressources humaines dont la situation reste toujours confuse, même s’il ne vient plus à son bureau, serait l’un des tous premiers hauts responsables à être cités dans cette affaire.

A ces hauts cadres, plusieurs chefs de département, des chefs des centres et même des simples travailleurs viennent s’ajouter sur cette longue liste estimée à plus 70 personnes.

Comme indiqué précédemment, le mode opératoire de ces cadres véreux de la République, selon une source proche de la société EDG, consiste à envoyer de l’argent à partir du service de paie ; et, à la fin de chaque mois, le double du salaire (plusieurs millions par personnes) à certains travailleurs avant de revenir réclamer le surplus, apparemment à partager entre les membres du réseau.

Pour le cas de Petit Diaby, nos sources expliquent que le mode opératoire du réseau consistait à s’adjuger une partie du montant que devrait recevoir les travailleurs admis à faire valoir leurs droits à la retraite. Quelqu’un par exemple qui devait recevoir une prime de séparation de 200 millions de francs guinéens ne verrait que la moitié (ou même moins) du montant qui aura d’abord été partagé entre les membres du réseau. « Ce qui amenait le plus souvent le retraité à recevoir la moitié du montant qui lui est dû et ne disposant d’aucun recours pour être rétabli dans ses droits. Ainsi, il s’en va résigné, mais très remonté et frustré contre l’entreprise », a confié à Guineematin.com une source qui a exigé l’anonymat.

Le Directeur des ressources humaines, donné pour démissionnaire, après l’éclatement de ce scandale, après avoir fait une sortie médiatique a démenti l’information, selon laquelle il a été licencié de la boîte avant de jeter du discrédit sur son patron. Certaines langues parlent d’ailleurs d’une véritable comédie que le Directeur général d’EDG, Bangaly Matty, serait en train de faire. Ce dernier refuse d’éclairer la lanterne de l’opinion sur ce grave scandale qui secoue EDG.

Joint au téléphone par l’auteur de ce texte, le département de la Communication de la société EDG n’a pas voulu décrocher nos appels.

Pour rappel, en octobre dernier, le Comité de discipline d’EDG avait pris des sanctions contre une cinquantaine de travailleurs de cette entreprise publique. Certains avaient été carrément radiés des effectifs d’EDG, d’autres ont été suspendus pendant six mois sans salaire, tandis qu’une troisième catégorie a été sommée de rembourser les montants incriminés.

Lire : Electricité de Guinée : des sanctions contre certains travailleurs divisent l’opinion, le DG indexé !

A suivre !

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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