Manifestations politiques et sociales en Guinée : les acteurs promettent d’éviter des cas de mort

Colonel Mamady Sidibé, Chef du Bureau des droits de l’homme au ministère de la Sécurité

Dans le cadre du renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit en Guinée, le Programme Démocratie sans violence/ baïonnette intelligente (DSV/BI), a organisé à Conakry, du 25 au 27 novembre 2021, un atelier portant sur le thème : « organisation et gestion des manifestations politiques et sociales en Guinée », regroupant une cinquantaine de participants issus des forces de défense et de sécurité, des partis politiques, des membres de la Plate-forme nationale des jeunes leaders de l’axe pour la démocratie et le développement (PNJDD), du Cercle d’orientation pour la consolidation de la paix (COCP) et des élus locaux. 

Cet atelier a bénéficié de l’appui technique et financier de la Coopération allemande, à travers l’ONG Service Mondial pour la Paix (WFD), basée à Berlin et appuyé par le ministère allemand du Développement (BMZ).

Au terme de l’atelier, le Colonel Mamady Sidibé, Directeur du Bureau chargé des droits de l’Homme et du droit international humanitaire au ministère de la Sécurité, également facilitateur et représentant les autorités de la défense et de la sécurité, au micro de la presse dont Guineematin.com, a pris l’engagement selon lequel, qu’il n’y aura plus de mort pendant les manifestations en Guinée.

« Nous avons obtenu pendant ces trois jours d’échanges entre civils et militaires, un esprit de cordialité et de compréhension pour l’avancement du pays en vue de la consolidation de l’Etat de droit en Guinée. Ce que nous faisons ici relève de l’objectif que se sont fixées les nouvelles autorités du pays et conformément à la Charte de la transition. Nous ne voulons plus qu’il y ait des cas de morts pendant les manifestations en Guinée. Pour y parvenir, nous entendons rester dans l’esprit de la loi », a souligné cet officier supérieur de la police nationale.

Pour Alphadio Bah, membre de la PNJDD, cette formation organisée par la DCV/BI est une bonne chose pour les participants qui ont appris à se familiariser avec les agents des forces de l’ordre.

Alphadio Bah, membre de la PNJDD, participant

« Cette formation nous a permis de côtoyer les agents des forces de sécurité et de défense. Il y a eu beaucoup de débats. Nous, nous avons dit qu’on n’est pas violent. A chaque fois que nos droits sont violés, nous sortons manifester. Ceux qui ont les armes, ce sont eux qui allument le feu. Ils doivent l’éteindre aussi. Nous, nous voulons la promotion de la paix, de la bonne gouvernance et le respect de l’Etat de droit dans notre pays. S’ils respectent les lois du pays, il n’y aura pas de mort dans les manifestations. C’est sûr », a souligné ce jeune leader de l’axe.

De son côté, Kaly Diallo, membre de la DSV/BI, a salué la qualité des débats civilo-militaires et a dit toute sa satisfaction quant à l’engagement pris par les acteurs concernés d’œuvrer désormais à la gestion correcte des manifestations en Guinée.

Kaly Diallo, membre de la DSV BI, organisateur

« Nous avons déroulé les thématiques, conformément à l’agenda de l’atelier et portant sur les notions des droits de l’homme et la liberté de manifester pacifiquement. Les débats étaient très intéressants et les participants se sont focalisés sur l’organisation des manifestations sociopolitiques sans violence. Également avec ces rencontres nous osons le croire qu’elles vont améliorer nettement les relations civilo-militaires et rétablir la confiance entre tous les acteurs sociopolitiques du pays impliqués dans l’organisation des manifestations », a martelé cet activiste des droits l’homme qui a fixé le cap sur les régions de Kindia, Mamou et Labé où les différents acteurs sociopolitiques seront outillés en notion de droit de l’homme avant la fin de l’année.

Salam Sow, Vice-Maire de la Commune de Ratoma

Parlant au nom du maire de la Commune, Salam Sow, en sa qualité de Vice-maire de Ratoma, a remercié les organisateurs et les participants à cet atelier. Il a également pris l’engagement de respecter le rôle qui revient à la municipalité dans l’organisation et la gestion harmonieuse des manifestations politiques et sociales en Guinée.

En clôturant l’atelier, le Coordinateur par intérim du Programme DSV/BI, Elhadj Ibrahima Diallo, a rappelé l’objectif global de son organisation qui porte sur la promotion de la paix, de la lutte non violente, de la démocratie et de l’Etat de droit en Guinée, grâce au respect par toutes les parties prenantes au processus, des lois nationales et des conventions et traités internationaux ratifiés par la Guinée.

Tout en assurant sa disponibilité à accompagner le gouvernement guinéen dans la promotion de l’Etat de droit par le Programme DSV/BI, Elhadj Ibrahima Diallo, a rappelé les objectifs spécifiques à respecter pour y arriver.

Elhadj Ibrahima Diallo, Coordinateur par intérim de DSV BI

« Il s’agit du respect par l’administration territoriale du droit de manifester par les citoyens en cas de besoin objectif tout en faisant encadrer les mouvements conformément à la loi ; le respect par les manifestants des lois régissant les manifestations socio politiques, sans violence, ni débordement ; et le respect par les forces de l’ordre des principes d’encadrement des manifestations, de maintien et de rétablissement de l’ordre de façon impartiale. C’est en réalisant ces objectifs spécifiques que nous atteindrons l’objectif global et nous pourrons du coup instaurer le dialogue, la confiance  et l’amour entre les civils et les militaires », a fait savoir ce partenaire technique et financier de la Guinée.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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