Du journalisme à la littérature, Habib Yembering Diallo sort son premier roman

Habib Yembering DIALLO

Habib Yembering Diallo n’est plus à présenter à nos lecteurs. Ce journaliste, qui n’a jamais mis les pieds à l’école française, fit ses premiers pas en 1990 au quotidien national Horoya.  Après la prolifération de la presse écrite en Guinée, il signe dans différents journaux de la place. En 2003, il rejoint la rédaction de l’Enquêteur où, très rapidement, il devient rédacteur en chef et éditorialiste. 2009 marque ses débuts à la radio avec Soleil FM où ses chroniques croustillantes feront de lui un des meilleurs chroniqueurs politiques guinéens. Ce qui lui valut la collaboration avec l’émission Médias d’Afrique de RFI. Ce journaliste dans l’âme, comme on présente l’auteur du roman « Destins croisés », rejoindra Lynx FM en 2012 où il signera la chronique Lynxée jusqu’au début de cette année. Actuellement Habib Yembering Diallo signe entre autres la rubrique « Les mots et les maux du ministre à guineematin.com.

Le roman, Destins croisés, raconte l’histoire d’un jeune volontaire français, révolté par tout ce qu’il a lu sur la FranceAfrique. Avec en toile de fond les réseaux focardiens, chiracquiens ou mittéranndiens dénoncés par l’ONG Survie. Grâce à ce bulletin, qu’on qualifierait d’un tract à Leydibarké, Gérard découvre l’autre facette de l’aide au développement qui consiste à donner par la main droite pour reprendre par la main gauche. Alors, le héros de Destins croisés, décide d’aller sur le continent noir pour redorer le blason de sa France natale. En montrant aux Africains que tous les Blancs ne sont pas méchants. Au contraire.

Après son arrivée à Séramâyo, la capitale de Leydibarké, Gérard ouvre plusieurs fronts : tout d’abord, et comme nous l’avons dit, celui de montrer aux Leydibarkéens que certains Blancs comme lui ne sont pas d’accords avec les faits et les méfaits de la colonisation ou la prétendue aide au développement. Mais une fois sur le terrain, le volontaire identifie d’autres fléaux à combattre. Comme le traitement salarial inéquitable entre les expatriés et les cadres locaux. Ou la dévalorisation des produits locaux au profit de tout ce qui vient de l’étranger. Ou encore l’obsession de tous les jeunes de Kolindou à aller en Europe. Le jeune français tentera de les dissuader en leur expliquant que cette aventure est incertaine voire périlleuse.

Bien apprécié par les habitants de Kolindou, Gérard est pourtant obligé de quitter la région après son refus de mettre la voiture du projet à la disposition des autorités locales à l’occasion de la venue du parrain national du parti pour la campagne référendaire visant à modifier la constitution permettant au leader bien-aimé de régner à vie. Comme quoi, la littérature c’est à la fois le passé, le présent mais aussi le futur.

Gérard s’implique aussi dans la lutte contre la ségrégation dont certaines couches sociales sont victimes dans un pays où tout le monde a pourtant la même couleur de peau et adore le même Créateur. C’est d’ailleurs à cause de la discrimination dont la famille de Ténin est victime que le volontaire décide d’ignorer la mise en garde de sa mère qui lui dit à son départ de ne surtout pas ramener une négresse à la maison. Le volontaire veut se marier dans la plus modeste famille de Kolindou. Histoire de marquer sa réprobation par rapport au sort réservé à la famille de celui qu’on appelle là-bas l’Etranger. Très vite, la famille de Ténin passe de paria de la société à la plus enviée de la localité. Le luxe s’installe dans la belle famille du jeune blanc. Cette famille, qui suscite la jalousie, fait aussi la risée populaire. Avec notamment le luxe insolent affiché par Ténin dont la mère vend désormais ses cacaoettes emballées dans les papiers à toilettes venus de chez le volontaire.

Rentré en France, Gérard fait face aux déboires les moins attendues du monde. Il est mordu par la dent qu’il a soignée. Malgré tout, il décide de retourner à Leydibarké, cette fois avec le statut de salarié. Mais un drame faillit lui coûter la vie.

Destins croisés ce sont aussi des histoires d’amour, de déception et même de folie. Comme le cas de Chérif, devenu fou à cause de sa bien-aimée Kadé et dont Saran, l’épouse de Manga, inquiète pour son enfant, raconte l’histoire avec un talent qui impressionne je jeune volontaire.

La Rédaction de Guineematin.com

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