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Mise en place de la CRIEF : « c’est une chose à encourager » (Bogola Haba)

Bogola Haba, secrétaire exécutif de l’UNAD et membre de l’ANAD

La création de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) suscite plusieurs réactions au sein de la classe politique guinéenne. Kéamou Bogola Haba, le président d’honneur de l’UGDD (Union guinéenne pour la démocratie et le développement), s’est prononcé sur le sujet dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce vendredi 3 décembre 2021. Il trouve cette décision du président de la Transition, Colonel Mamadi Doumbouya, salutaire et à encourager.

« Ce décret vient à point nommé. Nous nous sommes toujours battus pour que l’enrichissement illicite, la corruption et les pots de vin soient combattus, parce que les ressources sont toujours rares et les besoins de l’Etat sont infinis. Donc, le peu que nous mobilisons pour le compte de la collectivité, à travers les impôts, les cordons douaniers, les régies financières et la participation de l’Etat aux différentes activités économiques ou les redevances minières, doit être judicieusement géré au profit de la collectivité.

Un Etat pauvre ne peut pas résister face aux défis de l’heure. Nous avons besoin d’un Etat riche, puissant, qui a les ressources pour bien mener sa politique de protection de chacun d’entre nous, mais aussi sa politique de développement. Si ces ressources sont dilapidées par certains hauts cadres à qui nous avons eu confiance pour leur confier la gestion, on ne pourra absolument rien faire et l’impact sera grave et c’est ce que nous avons constaté (…).

Dans un pays, ce sont les entrepreneurs qui doivent être les plus riches, pas les fonctionnaires. Mais, en Guinée, c’est le contraire. Ce sont ceux qui servent l’Etat qui sont les plus riches. Les conflits d’intérêt, les surfacturations sont partout, les incompatibilités de fonctions et d’activités sont monnaie courante. Et donc, la mise en place de cette Cour de répression des infractions économiques et financières est une chose à encourager », a-t-il déclaré.

Le responsable de la communication de l’ANAD (Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie) souhaite que les autorités de la Transition aillent au bout de ce processus, en confiant la gestion de cette Cour à des personnes intègres. « Nous souhaitons que le CNRD et le gouvernement partent jusqu’au bout pour que cette Cour puisse fonctionner correctement. Nous attendons que des Guinéens intègres et incorruptibles soient à la tête de cette institution et qu’il y ait une coopération internationale pour que la CRIEF puisse fonctionner parce que les fonds dilapidés sont dans des paradis fiscaux.

Nous souhaitons que cette Cour soit aveugle par rapport au temps et aux actions. Ça veut dire que si nous avons des évidences sur des crimes économiques dans le passé, il faut que cela soit poursuivi, que la documentation soit là. Naturellement, il faut agir aussi pour le futur, mais pour le moment, je crois que c’est le passé qui est important », a dit Kéamou Bogola Haba.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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