Comme annoncé précédemment, les travailleurs de la Société guinéenne de palmiers à huile et d’hévéas (Soguipah) ont manifesté ce mardi, 7 décembre 2021, dans les rues de Diécké (une sous-préfecture de Yomou où est installée la société). Ils réclament non seulement l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, mais aussi un changement à la tête de l’entreprise étatique. Après avoir défilé dans les rues de la localité, les manifestants ont tenu un meeting à la Place des martyrs, en présence du sous-préfet de de Diécké, colonel Idrissa Camara. A cette occasion, leur porte-parole a prononcé un discours dans lequel il a dénoncé les maux dont souffrent les travailleurs de la Soguipah et qui les ont amenés à se faire entendre dans la rue.
Guineematin.com vous propose ci-dessous l’intégralité le discours intégral :
DISCOURS À L’OCCASION DE LA JOURNÉE DE MOBILISATION DES TRAVAILLEURS DE LA SOGUIPAH
En ce jour mardi 07 décembre 2021, nous, travailleurs de la SOGUIPAH, réunis en collectif pour la défense de la plateforme revendicative de nos droits et avantages, voudrions rappeler à l’opinion nationale et internationale que nous vivons actuellement dans des conditions très difficiles suite au non-respect des termes de la convention du mercredi 12 juin 2019, cause du présent rassemblement qui réunit de nombreux travailleurs.
Parmi tant de termes violés, signe de mauvaise gestion de la SOGUIPAH par la Direction Générale, nous pouvons citer :
- Le non-paiement des locations véhicules et motos aux cadres, agents de maîtrise et ouvriers ;
- La non mise en veilleuse de tout investissement non productif :
L’installation des pylônes pour la connexion internet dont le coût de réalisation s’élève à plusieurs milliards de francs guinéens,
- Le paiement des factures qui n’ont rien à voir avec l’activité normale de la SOGUIPAH :
Construction de pistes et réalisation de plantations à Dourapa et Yalenzou dans N’zérékoré et Lainé dans Lola à titre privé du DG ;
- La surfacturation des prestations ;
- Le vandalisme de la pépinière ;
- L’utilisation hors service des véhicules et des travailleurs de la société pour des fins personnelles : Pick-up EP 8791A (851:131 PF);
- La non installation d’un comité de crise qui avait pour mission d’analyser et d’apprécier l’évolution de la situation économique et financière de l’entreprise et rendre régulièrement compte ;
- La Construction d’hôtel à Monrovia au Libéria au compte du Directeur Général ;
- L’absence totale de produits pharmaceutiques au centre médical de la SOGUIPAH pendant qu’il faut payer 5 000 GNF à l’accueil pour la consultation ;
- Des travailleurs emprisonnés à Yomou et licenciés injustement parfois à cause de 2 ou 3 kg de noix de palme avec des procès organisés dans des conditions ou ces derniers n’avaient personne pour les défendre alors qu’il y a gens assis dans les bureaux qui détournement des millions voire des milliards de nos francs appartenant à l’entreprise ; d’ailleurs,
- Certains travailleurs emprisonnés injustement à Yomou, y sont morts dans des conditions déplorables ;
- La transformation de la SOGUIPAH en une entreprise policière créant ainsi une méfiance totale entre les travailleurs qui vivaient jadis ensemble dans une parfaite harmonie ;
- L’instauration de l’agrobusiness par certains dignitaires du régime déchu au détriment des planteurs ;
- L’entretien irrégulier des plantations industrielles de palmiers à huile et d’hévéas rendant celles-ci très sales de nos jours ;
- Les prélèvements mensuels réguliers sur le salaire des employés au titre de la caisse nationale de sécurité sociale à versements irréguliers à celle-ci ;
- Des sorties massives de fonds au compte des dons et publicités ou assistances extérieures.
Tous ces manquements démontrent à suffisance la mauvaise volonté de la Direction Générale à ne pas se préoccuper des conditions de travail et de vie des laborieux travailleurs de cette agro-industrie qui est une fierté nationale.
A la lumière de tout ce qui précède, nous travailleurs de la SOGUIPAH disons aux nouvelles autorités du pays, au CNRD, à sa tête son Excellence Colonel Mamady DOUMBOUYA, Président de la République, qu’il y a des hommes et femmes compétents et compétitifs, intègres et loyaux au sein de cette structure, qui aiment et qui connaissent tous les maux dont souffre en ce jour notre société.
Ces hommes et femmes sont prêts à vous accompagner pour une sortie de crise heureuse dans I’intérêt supérieur des travailleurs, des planteurs, des transporteurs ainsi que de l’ensemble des populations de Diécké et de Bignamou en particulier et de la population guinéenne en général.
Vive la République de Guinée !
Vive le CNRD
Vive son Excellence le Colonel Mamady DOUMBOUYA, Président de la
République, Chef de L’Etat, Commandant en Chef des Forces Armées
Vive la SOGUIPAH!
Vive l’unité nationale!
Vive la paix !
Je vous remercie.
