Grogne à la Soguipah : « nous demandons le départ du directeur général et son équipe »

En plus de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, les travailleurs de la Société guinéenne de palmiers à huile et d’hévéas (SOGUIPAH) exigent aussi le départ des responsables de cette entreprise mixte. Ils ont exprimé cette revendication au cours de la manifestation qu’ils ont organisée hier, mardi 7 décembre 2021, dans la sous-préfecture de Diécké, à Yomou, où est basée la société.

Ces travailleurs justifient cette demande adressée au colonel Mamadi Doumbouya par le mauvais traitement dont ils sont victimes de la part de la direction générale de la SOGUIPAH. Un journaliste de Guineematin.com a recueilli les plaintes et lamentations de certains manifestants, rencontrés dans les rues de Diécké.

Gassimou Kourouma : « Je travaille depuis dix ans à la Soguipah. J’ai été victime d’un accident de travail en 2015. Pendant que j’étais couché à l’hôpital, ils étaient en train de ponctionner plus de la moitié de mon salaire pour donner le reste à ma famille. Et jusqu’à maintenant, je n’ai pas eu d’indemnités après avoir subi cet accident.

Je suis payé à 800 000 francs depuis 12 ans à la Soguipah, ça fait mal. Nous ne sommes pas contre quelqu’un, mais nous voulons le changement du système. En 2009, lorsqu’on est partis en grève, ils ont pris nos leaders pour emprisonner, ils ont passé six mois de prison à Yomou. D’autres avaient pris la fuite pour ne pas aller en prison. Donc, nous voulons que les autorités nous aident à nous débarrasser de cette souffrance ».

Fodé Tamba Kamano : « Cela fait maintenant 30 ans que je suis à la Soguipah, j’ai été embauché le 22 juillet 1991. J’ai été le premier travailleur à la Soguipah au niveau de la plantation. Quand nous sommes venus, ils nous ont pris pour nous envoyer à l’usine, ils nous ont maltraités là-bas. En 2005, j’ai subi un accident de travail, la machine a coupé ma main. Quand j’ai eu un accident, on ne m’a pas aidé. Et après mon traitement, quand je suis revenu, ils m’ont donné 82 000 francs.

Je me suis déplacé pour aller voir la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), ils m’ont donné là-bas 332 000 francs. A l’heure actuelle, ma prime d’accident est de 440 000 francs par trimestre. C’est non seulement insignifiant, mais aussi ça vient souvent en retard, je peux faire six mois sans rien recevoir. J’ai un salaire mensuel d’un million deux cent mille francs guinéens (1 200 000 GNF). Mais ça aussi, ça ne vient pas. Cela fait deux mois que je n’ai pas le loyer. Même mes femmes m’ont abandonné, à cause de la souffrance ».

Mme Suzanne Malomou : « Je suis payée à 500 000 francs par mois. Je ne vis que de crédits, parce que 500 000 francs, ça ne représente rien par rapport à toutes les dépenses que je dois effectuer par mois. Parce que c’est moi qui m’occupe de la famille : ma mère et mon père ne vivent plus, mon mari aussi m’a abandonnée avec cinq enfants. Donc, je demande que notre salaire soit augmenté, mais aussi qu’il soit payé à temps ».

Aboubacar Sylla : « Nous sommes ici pour réclamer notre droit le plus absolu. La gestion de la Soguipah, on en a marre ! Il y a une équipe qui est à la tête de la Soguipah, qui prend l’entreprise comme étant un bien privé. C’est la raison pour laquelle cette mobilisation a été organisée afin que nous puissions interpeller le président de la République sur notre situation. Il n’a qu’à essayer de revoir la situation des travailleurs de la Soguipah. Nous demandons un changement immédiat, notamment le départ du directeur général M. Michel Beimy et son équipe. On ne veut même plus les sentir ici ».

A noter que suite à cette manifestation, le gouverneur de N’Zérékoré a convoqué les travailleurs et la direction générale de la Soguipah à une rencontre pour discuter autour de cette crise.

A suivre !

De Diécké, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

Tél : +224620166816/666890877

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