Escroquerie d’un montant de 1 350 000 000 GNF : Sékou Keïta condamné au TPI de Dixinn

En prison à la maison centrale de Conakry depuis le 24 septembre dernier, Sékou Keïta, un septuagénaire, a comparu hier, jeudi 09 décembre 2021, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Il était poursuivi pour « escroquerie » portant sur la somme de 1 350 000 000 de francs guinéens au préjudice de Hamidou Tounkara. Et, au terme des débats, le tribunal l’a reconnu coupable des faits mis à sa charge. Il l’a finalement condamné à 2 ans de prison assortie de sursis et au paiement de 1 350 000 000 de francs guinéens à titre principal et 150 000 000 de francs guinéens à titre de dommages et intérêts à la victime, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a suivi ce procès.

Dans cette affaire, c’est la vente d’une parcelle à Wariah (dans la commune de Ratoma) qui a valu à Sékou Keïta ses présents ennuis judiciaires. Car, selon les informations, le prévenu a revendu une parcelle à Hamidou Tounkara. Mais, quand ce dernier est allé sur le terrain pour réaliser des travaux, il a été empêché par des gens qui lui ont fait savoir que cette parcelle appartient à une femme depuis le 4 septembre 1998. Ainsi, Hamidou Tounkara a décidé de porter plainte contre Sékou Keïta pour au moins récupérer l’argent qu’il lui avait remis pour l’achat de cette parcelle. Finalement, Sékou Keïta a été interpellé et placé sous mandat le 24 septembre 2021 pour escroquerie. Et, son dossier a été évoqué ce jeudi 9 devant le tribunal de première instance de Dixinn pour être jugé.

 A la barre, le prévenu a reconnu avoir reçu 1 350 000 000 de francs guinéens des mains de Hamidou Tounkara pour une parcelle. Il assure que son intention n’était pas de lui escroquer de l’argent, mais de lui vendre une parcelle.

« J’ai gagné cette parcelle 11 ans après la création de SONAPI. J’ai acheté 7000 mètres carrés, en 1980, pour les garder. J’ai fait la clôture à 150 mètres de grillage. J’ai fait une annexe et j’ai laissé mon jeune frère pour aller au Zaïre. Mais, c’est le ministre Alpha Ousmane Diallo qui est tombé sur moi pour partager ma parcelle. Ils ont partagé sans m’informer. La SONAPI me doit 11 parcelles. Mais, moi, aujourd’hui je suis prêt à rembourser l’argent de monsieur Tounkara, parce qu’il n’a pas reçu sa parcelle. C’est la SONAPI qui nous a mélangés », a expliqué Sékou Keïta.

Seulement, l’avocat de la partie civile, Me Jean Baptiste Joachin Haba, réclame au prévenu le paiement du montant principal (1 350 000 000 GNF) et des dommages et intérêts qui s’élèvent à un milliard de franc guinéen.

« Sékou Keïta a utilisé des manœuvres frauduleuses de fausse qualité pour obtenir la remise de ces fonds. Et, aujourd’hui, monsieur Hamidou Tounkara n’a ni la parcelle, ni son argent », a dit Me Jean Baptiste Joachin Haba.

Dans ses réquisitions, le procureur Daouda Diomandé a demandé au tribunal de condamner Sékou Keïta à 3 ans d’emprisonnement et au remboursement de l’argent qu’il a perçu des mains de Hamidou Tounkara pour la parcelle.

« Sékou Keïta savait pertinemment que la parcelle numéro 58 du lot 18 situé à Wariah, dans la commune Ratoma, était la propriété de madame Hamitoulaye Fofana qui l’a acquis depuis le 4 septembre 1998. Mais, Sékou Keïta, en complicité avec le directeur adjoint de la SONAPI, ont utilisé des manœuvres frauduleuses pour permettre à Hamidou Tounkara d’acheter la parcelle. Donc, les faits sont clairs, il a utilisé des manœuvres pour soutirer ce montant à Hamidou Tounkara », a dit le ministère public.

De son côté, l’avocat de la défense, Me Amadou Sow, a laissé entendre que Sékou Keïta n’est pas un ‘’escroc’’ et qu’il ne peut pas être condamné au pénal.

« Hamidou Tounkara n’a subi aucun préjudice par la faute de Sékou Keïta. Au vu de ce qui a été débattu, monsieur Keïta ne peut pas être condamné au pénal. Il n’est pas un criminel et il est loin d’être un délinquant. Il s’est engagé à désintéresser monsieur Hamidou Tounkara. Nous vous demandons d’appliquer la loi, en le renvoyant des fins de la poursuite », a plaidé Me Amadou Sow.

Finalement, le tribunal a reconnu Sékou Keïta coupable d’escroquerie et l’a condamné à 2 ans de prison assortie de sursis. Le tribunal l’a aussi condamné au paiement d’un montant principal de 1 350 000 000 de francs guinéens et 150 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts à la partie civile.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/ 664 413 227

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