Le viol est l’une des violations des droits de l’homme les plus remarquées de nos jours en Guinée. Les abus sexuels touchant particulièrement des mineures sont devenus tellement récurrents que certains parlent aujourd’hui d’une « épidémie de viols ».
C’est pourquoi, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, célébrée ce vendredi 10 décembre 2021, la directrice exécutive du Club des jeunes filles leaders de Guinée a interpellé les autorités sur cette question. Dans un entretien qu’elle a accordé à Guineematin.com, Kadiatou Konaté a appelé à une lutte plus efficace contre ce phénomène.
« Cette journée est une occasion de revenir sur les cas de viols, qui deviennent de plus en plus préoccupants, on enregistre des cas presque tous les jours. Hier, on parlait d’un imam qui aurait abusé d’une petite fille dans une maisonnette située dans la mosquée. Avant ça, il y a eu plusieurs cas à Conakry, à Siguiri, à Labé, à Dinguiraye, etc. Ça prend assez d’ampleur. Il y a des filles qui sont violentées, qui sont exploitées sexuellement, qui sont abusées.
Les questions fondamentales des droits de l’homme doivent revenir sur ça pour assurer la protection de l’intégrité physique des filles et femmes en Guinée. Que ce soit à travers le Code pénal, à travers le Code civil, à travers la Constitution, qu’on veille vraiment scrupuleusement au respect de tous les droits de tout un chacun : femmes, hommes, enfants, que les textes de lois soient respectés de manière plus spécifique », a déclaré l’activiste des droits des femmes.
Au-delà du cas spécifique du viol, elle invite les autorités à intensifier le combat contre toutes les formes de violences et discriminations dont sont victimes les femmes, et à rendre effective l’égalité des sexes, notamment sur le plan salarial et dans les instances décisionnelles. Et pour la réussite de ce combat, la directrice exécutive du Club des jeunes filles leaders de Guinée sollicite l’implication de tout le monde.
« Pour le respect des droits de l’homme, on a besoin de la partition de tout un chacun. Le gouvernement, la société civile, les médias, les défenseurs des droits de l’homme, les communicateurs traditionnels, les leaders religieux, chacun doit jouer sa partition pour nous permettre d’avoir ce monde juste que nous réclamons. Le respect des droits de l’homme est fondamental et spécifique. Et ça doit se passer à tous les niveaux. Pour une nation plus démocratique, stable et développée, on a besoin du respect des droits de tout un chacun », a dit Kadiatou Konaté.
Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com
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