Vol d’une perruque de ‘’mèches brésiliennes’’ à Madina : 2 jeunes jugés au TPI de Dixinn

Poursuivis pour « vol et recel » portant sur une perruque de ‘’mèches brésilienne’’ au préjudice de Fatoumata Camara, deux prévenus (Ibrahima Sory Camara et Amadou Condé) ont comparu mardi dernier, 07 décembre 2021, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Devant cette juridiction de première instance, les deux jeunes ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Et, le ministère public a demandé leur condamnation pour ces infractions, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Selon l’accusation, c’est Amadou Condé qui a procédé au vol de la perruque de Fatoumata Camara. Cette fille était à moto lorsque ce prévenu a subtilisé sa perruque qu’elle portait. Et, à la barre, Amadou Conté est passé aux aveux.

« Je revenais du Nescafé sur le pont de Madina. Quand elle (Fatoumata Camara) est arrivée sur la moto, j’ai tiré sa mèche de sa tête. Je suis allé montrer ça à mon grand, Ibrahima Sory. Il m’a fait savoir qu’il peut revendre ça pour nous. C’est ainsi que je le lui ai donné. Il est allé vendre la perruque à 100 mille francs. Après, quelqu’un est venu me dire que la propriétaire est à ma recherche et que si elle me voyait, ça allait mal se passer. J’ai dit à celle-là que j’ai ramassé sa mèche. Et, si elle arrive, je vais lui restituer sa mèche. Quand la fille m’a retrouvé, nous sommes partis à la recherche de mon grand. Quand on l’a retrouvé, il a dit qu’il a vendu la mèche à un inconnu. Mais, il s’est engagé à payer un million pour ne pas qu’on nous défère à la maison centrale. La fille avait abandonné après avoir reçu cet argent (un million de francs guinéens). Ce sont les agents qui ont aggravé le problème jusqu’à ce qu’on nous a déférés », a expliqué Amadou Condé.

Interrogé par le tribunal, Ibrahima Sory Camara a reconnu avoir reçu la perruque de mèches brésiliennes des mains de Amadou Condé.

« C’est mon petit qui m’a apporté ces mèches. Il m’a dit qu’il l’a ramassé sur le pont. Moi je lui ai dit que je peux les revendre. C’est ainsi que je suis allé revendre à une dame à 100 mille. Quelques jours après, mon petit Amadou dit « Son Galanyi » est venu vers moi avec les agents et la propriétaire  de ces mèches pour me demander à qui j’ai vendu la perruque. Je leur ai dit que c’est à un inconnu. Un agent m’a dit que si on ne donne pas la perruque, ils vont nous envoyer à la sûreté. Je leur ai proposé qu’on règle à l’amiable. Moi j’ai mes 800 mille francs confiés quelque part, je peux aller chercher ça pour compléter à un million. Mais, malgré qu’on ait payé un million, les agents ne nous ont pas laissé partir », a indiqué Ibrahima Sory Camara.

Appelée à la barre, Fatoumata Camara (la plaignante) est revenue sur ce vol dont elle a été victime.

« Je revenais de la fête d’anniversaire de ma copine à Coléyah, arrivée sur le pont de Madina, en face de la Banque, j’ai aperçu ce jeune (Amadou Condé) arrivé vers moi. Dès qu’il m’a contourné, il a tiré ma mèche par derrière. Du coup, j’ai crié en lui disant de me ramener ma perruque sinon je vais venir à sa recherche le lendemain. Il ne s’est pas arrêté. Le lendemain, je suis arrivée à Madina le matin à sa recherche. J’ai un cousin à Madina qui fait le même travail (vol) que lui. Quand j’ai demandé à celui-ci, il m’a conseillé de revenir à 11 heures, heure à laquelle viennent les voleurs de mèches. À 11 heures, ils n’étaient toujours pas là, selon mon cousin. Cependant, je suis allée me plaindre à la gendarmerie. Je suis allée une fois à sa recherche avec les agents, sans succès. Comme il y avait certains de ses amis qui étaient en prison là-bas, les agents leur ont demandé s’ils connaissent ceux qui volent les perruques à Madina. C’est ainsi qu’il (Amadou Condé) a été décrit et nous sommes allés à nouveau à sa quête. Dès que je l’ai vu à distance je l’ai reconnu à travers l’habit qu’il portait le jour du vol. Sans tarder, les agents ont procédé à son interpellation. Après son arrestation, il a cité Ibrahima Sory Camara qui serait son grand et qui aurait vendu ladite mèche. Après plusieurs tracasseries, les parents d’Ibrahima Sory m’ont payé un million sur 1.500.000 francs qui représente le prix de ma perruque. Depuis, j’ai décidé de pardonner le reste qui est 500 mille francs », a expliqué la victime.

Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé que les deux prévenus soient reconnus coupables de vol et recel. Il a aussi requis un an de prison assortie de sursis contre Ibrahima Sory Camara pour recel et 18 mois de prison ferme contre Amadou Condé pour vol.

Pour sa part, l’avocat des prévenus a plaidé la relaxe pour Ibrahima Sory Camara et une condamnation assortie de sursis pour Amadou Condé.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 14 décembre prochain.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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