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Identification et analyse des conflits en Guinée forestière : Voici l’étude de la coalition nationale pour la paix (CNPG)

Pourquoi les conflits sont récurrents en Guinée forestière et comment les éradiquer ? C’est la problématique sur laquelle s’est penchée la coalition nationale pour la paix en Guinée. Et, pour mieux l’apprécier, elle a dépêché une mission dans la zone pour une étude approfondie avec les différents acteurs locaux avec lesquels cette mission a travaillé pendant 21 jours. Et, c’est le résultat de cette étude qui a été publiée samedi dernier, 11 décembre 2021, à travers un point de presse que la CNPG a organisé à son siège, à Bantounka, dans la commune de Ratoma (Conakry).

« Cette étude a été commanditée par le programme démocratie sans violences qui s’est basé sur l’aile opérationnelle du programme qui est la coalition nationale pour la paix en Guinée. Donc, il s’est agit de faire une étude de terrain pour aller rencontrer les bénéficiaires finaux par rapport à un projet que nous avons intitulé le rapprochement inter-ethnique en Guinée forestière, partant du constat que les violences sont souvent récurrentes en Guinée forestière et c’est des violences qui revêtent toujours le caractère intercommunautaire. Nous avons pensé qu’il était important de mettre en place ce projet à N’Zérékoré et dans les autres préfectures de la région pour échanger avec la population à la base sur d’abord les causes des conflits, les conséquences de ces conflits sur la cohésion sociale et les pistes de solutions endogènes qui peuvent être proposées », a entamé Amadou Oury Barry, le secrétaire général de la coalition nationale pour la paix en Guinée.

À en croire la CNPG, ce sont des groupes de personnes susceptibles d’apporter des réponses concrètes aux problèmes qui ont été touchés par les consultants chargés de l’étude.

Amadou Oury Barry, secrétaire général CNPG

« D’abord, nous avons fait des focus groupes dans chaque préfecture, on a animé 5 focus groupes qui réunissent les jeunes leaders, les femmes leaders, les sages, les médias et les autorités locales. Dans chaque groupe, nous avons échangé sur les causes des conflits, les conséquences, les pistes de solutions, l’identification des personnes ressources qui peuvent s’impliquer positivement dans la gestion des conflits pour pouvoir établir une liste de personnes ou d’acteurs à impliquer dans les actions du projet, mais aussi sur les attentes des populations à la bas au niveau de l’Etat, au niveau des autorités locales, au niveau des ONG qui évoluent dans la région mais aussi au niveau des organisations des hommes et des femmes et aussi des leaders politiques qui des fois avec le repli identitaire se permettent d’instrumentaliser les jeunes et les femmes pour mettre dos à dos les différents groupes sociaux que nous appelons les ethnies en République de Guinée. Ce qu’il faut retenir, comme nous sommes dans le cadre du rapprochement inter-ethnique, nous avons constaté que les conflits inter ethniques sont des fois les conséquences de certains conflits d’intérêts qui sont liés avec le repli identitaire au début qui n’étaient foncièrement inter ethniques mais des conflits politiques qui revêtent leurs caractères inter communautaires à travers l’instrumentation et la manipulation des leaders politiques à travers des discours va-t-en-guerre ou des discours incendiaires qu’ils tiennent. Les actions concrètes ont été identifiées, nous allons organiser un atelier régional de validation des résultats de terrain et aussi ensemble avec les populations à la base, à travers leurs représentants, planifier les actions concrètes qu’il faut. Ils nous ont proposé de créer des cadres de concertation et d’actions de renforcement des capacités dans le cadre de la prévention, de la gestion et de la transformation des conflits parce qu’il y a des bénévols qui sont en train de se battre, il faut les former sur les techniques appropriées pour ne pas qu’ils créent beaucoup plus de problèmes en tentant de résoudre les conflits. Il y a aussi des actions de plaidoyer qui sont sorties de ça, que nous allons mener à l’endroit des partenaires techniques et financiers, parce qu’ils parlent de paix, de lutte contre la pauvreté… », a expliqué le secrétaire général de la CNPG.

Par ailleurs, Amadou Oury Barry appelle l’État et les leaders politiques à prendre leurs responsabilités pour éviter d’envenimer les conflits inter ethniques.

Selon Abdoulaye Kadiatou Touré, ce sont surtout les compétitions électorales qui réveillent les conflits entre les communautés.

Abdoulaye Kadiatou Touré, chargé de com CNPG

« On fera l’extension de cette étude dans les autres régions parce que ce n’est pas seulement la forêt qui est une zone conflictuelle, il y a également d’autres régions qui ont le même élan que la forêt. En fait, cette étude est une expérimentation sur la région forestière. Elle sera étendue à d’autres régions après nos échanges avec nos partenaires. Pour cette étude, nous avons touché six préfectures : Guéckédou, Macenta, Lola, Yomou, Beyla et N’Zérékoré centre. Les conflits diffèrent d’une localité à une autre. Quand vous venez à Lola par exemple ce qu’on vous dit en terme de conflit récurrent n’est pas ce qu’on vous dira à Yomou mais le point nodal de tout ça, les citoyens nous ont affirmé qu’ils vivent en paix jusqu’à ce qu’on dise ‘’demain c’est la campagne qui démarre’’ et dès après cette annonce, ça ne va plus entre les communautés. Donc, elles sont en paix et les ressortissants vivant à Conakry également tirent les ficelles, ils jouent un grand rôle dans le réchauffement des relations entre les citoyens dans les différentes communautés », a fait remarquer Abdoulaye Kadiatou Touré, chargé de la communication CNPG et un des consultants chargé de l’étude.

Enfin, Leno Gnouma Sory, chargé de la communication de la coordination nationale des unions forestières, a salué ce travail mené par la CNPG.

Niouma Sory Léno, chargé de com coordination forestière

« C’est un rapport authentique parce qu’ils sont partis toucher du doigt les réalités de la région forestière. Donc, nous sommes heureux du travail qui a été fait parce qu’il faut connaître d’abord le problème avant de le soigner. C’est d’ailleurs le diagnostic qu’ils viennent de faire. Donc, nous, en tant que ressortissants de la région forestière, attendons que tout ce qui a été dit par nos parents qui sont en forêt soit pris en compte parce que ça vient du bas peuple. Donc, nous sommes très heureux et très fiers du travail », a-t-il signifié.

Mamadou Yaya Petel Diallo pour Guineematin.com 

Tel : 622 67 36 81

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