Cent jours du CNRD au pouvoir : Dansa Kourouma tire un bilan globalement positif

Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National des Organisations de la Société Civile de Guinée (CNOSCG)

Le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) fête ce mardi, 14 décembre 2021, ses cent jours à la tête de la Guinée. Une occasion pour les acteurs de la vie nationale de faire le point sur les actes posés par la junte militaire qui a renversé le président Alpha Condé, le 5 septembre dernier. Interrogé par Guineematin.com sur le sujet, Dr Dansa Kourouma, le président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG), a tiré un bilan plutôt positif.

 « De mon point de vue, c’est un bilan plutôt positif. Entre le discours de prise du pouvoir et les actes qui sont posés actuellement, il y a une parfaite cohérence. La première des choses qui retient mon attention est qu’on a un gouvernement d’équilibre national, où toutes les communautés nationales et la diaspora sont représentées. La deuxième des choses, c’est d’avoir des cabinets qui répondent au principe d’équilibre régional et ethnique et cela se justifie à travers les nominations.

C’est la première fois que les gens sont nommés sur la base de leurs compétences et de leur intégrité aux hautes fonctions de l’Etat et que les mêmes chances sont données à tous les Guinéens, de l’intérieur comme de l’extérieur. Cet équilibre social peut paraître comme un film pour ceux qui ne connaissent pas la portée de l’injustice quand un Guinéen qui a fait des hautes études, qui s’est efforcé à être intègre ne parvient pas à accéder à des fonctions en rapport avec ses compétences. C’est la pire injustice qui puisse exister dans un pays.

J’ai été victime de cette injustice. Je devais être président de la CENI, mais les autorités ont opposé une vraie fin de non-recevoir. Deux fois de suite, on m’a empêché parce que le pouvoir d’alors avait la possibilité d’empêcher n’importe qui d’accéder à des hautes fonctions. Mais aujourd’hui, des gens qui ne croyaient pas du tout occuper des postes ministériels sont des ministres, d’autres qui ne croyaient pas occuper des postes au sein de l’administration occupent des fonctions. Pour moi, c’est un ouf de soulagement », a-t-il déclaré.

Sur le plan économique, l’activiste de la société civile salue la volonté des nouvelles autorités de moraliser la gestion des biens publics. « L’autre chose qu’il faut saluer, c’est la mise en place de mécanismes de lutte contre la corruption. Il y a eu la création de la CRIEF qui est une grande opportunité qui s’inscrit dans la logique de la lutte contre la corruption et la récupération des biens de l’Etat. Bien qu’elle ne soit pas encore opérationnelle, elle a un caractère dissuasif et pertinent. Elle entre dans la nécessité pour les nouvelles autorités de mettre fin à l’impunité », a dit Dr Dansa Kourouma.

Il apprécie aussi les multiples actes posés par le CNRD dans le cadre de l’apaisement du climat social. « Il n’y a pas encore un programme national de réconciliation, mais les actes posés prouvent à suffisance la volonté des nouvelles autorités de mettre fin à cette méfiance qui existe entre les différentes communautés du pays et entre les populations et les différents pouvoirs qui se sont succédé. Parmi les actes, on peut citer le recueillement au cimetière de Bambéto qui était même menacé de destruction.

Là, il y a eu une reconnaissance du président de la transition qui a rendu hommage aux victimes. Le fait de se rendre sur la tombe du président Lansana Conté, au chevet de la veuve du président Ahmed Sékou Touré et toutes les actions qui ont suivi dont la restitution de la villa de Belle vue à la famille du président Ahmed Sékou Touré, sont autant d’actes qui vont dans le bon sens », soutient le président du CNOSCG, qui se réjouit également de la volonté d’organiser le procès du 28 septembre 2009.

« La volonté politique, c’est la chose la plus importante pour tenir un procès d’une telle envergure. Et je pense que les nouvelles autorités sont dans les bonnes dispositions pour tenir ce procès dans les meilleurs délais. Ce qui se justifie par l’autorisation de visite des anciens présidents : le capitaine Moussa Dadis Camara et le général Sékouba Konaté. Ce sont des actes qu’on ne peut pas peut-être comptabiliser sur la plan économique, mais ce sont des actes de grande portée sociale et qui peuvent conforter la quête de réconciliation qui tient à cœur tous les Guinéens », a-t-il souligné.

En revanche, l’activiste de la société civile regrette l’absence de lisibilité sur la durée de la transition. « Il y a des actions bien évidentes qui ne sont pas encore exécutées et qui sont fondamentales : c’est le chronogramme de la transition qui n’est pas encore, mais aussi la mise en place du CNT. Ce sont des éléments qui vont déterminer la nature de nos relations avec la communauté internationale et aussi la nature de la relation de confiance qui liera les nouvelles autorités aux acteurs de la vie politique et sociale de notre pays », conclut Dr Dansa Kourouma.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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