Violences interethniques à Macenta : un autre détenu meurt à la maison centrale de N’Zérékoré

Kokpa Guilavogui, l’un des auteurs présumés des violences intercommunautaires survenues en décembre 2020, à Macenta, est décédé hier, mardi 14 décembre 2021, à la Maison centrale de N’Zérékoré. Annoncée par un membre de la famille du jeune homme, l’information a été confirmée par son avocat, interrogé par le correspondant de Guineematin.com à N’Zérékoré. Selon Me Théodore Michel Loua, Kokpa Guilavogui était malade depuis quelques mois, mais la justice a refusé de lui accorder une liberté provisoire pour qu’il puisse se soigner.

« On vient de m’informer de la mort de Kokpa Guilavogui, il était très malade depuis un moment. Je me suis même déplacé pour aller à Pamalap, un quartier de la ville de Macenta où le jeune habitait, informer ses parents de sa situation. On a tout fait pour que le petit bénéficie d’une liberté provisoire pour aller se soigner, mais malheureusement, il n’est pas sorti, il est mort en détention provisoire. C’est regrettable », a dit Me Théodore Michel Loua, l’un des avocats des accusés dans cette affaire.

C’est le troisième accusé dans le dossier des violences intercommunautaires qui ont secoué la ville de Macenta, en décembre 2020, à mourir en détention préventive. Avant lui, deux autres détenus sont décédés à la Maison centrale de N’Zérékoré, avant leur jugement. Une situation inacceptable pour le mouvement Elazologa, basé à Macenta, qui annonce l’organisation d’une manifestation pour réclamer la libération des autres détenus ou alors leur jugement.

« Nous allons organiser une marche pacifique pour réclamer leur libération. Parce que jusque-là, il n’y a aucune pièce qui les maintient dans un lien de culpabilité. Et selon la loi, quand tu fais plus de six mois en détention provisoire sans être présenté à un juge, il serait mieux de te libérer purement et simplement. Parce que cela veut dire qu’ils n’ont rien retenu contre toi. Mais, eux, ils sont en prison depuis presque douze mois, sans jugement. Donc, nous allons demander leur libération ou à défaut, leur jugement », a fait savoir Dr Mamadi Onivogui, coordinateur national du mouvement Elazologa.

Les 26 et 27 décembre 2020, de violents affrontements ont opposé Tomas et Manias, les principales communautés de Macenta qui se disputaient la paternité de la ville. Selon le bilan officiel, fourni le gouvernorat de N’Zérékoré, ces violences ont fait 11 morts et 30 blessés. Mais, plusieurs personnes avaient contesté ces chiffres, parlant d’un bilan beaucoup plus lourd. D’importants dégâts matériels avaient aussi été enregistrés.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

Tél : +224620166816/666890877

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