Guinée : la CAOPA relève plusieurs problèmes dans le sous-secteur de la pêche artisanale

Avec plus de 200 000 acteurs évoluant dans ce domaine, la pêche artisanale constitue la première pourvoyeuse du marché national en produits de pêche en Guinée. Sa contribution en approvisionnement du marché intérieur en produits de pêche est estimée à 201 000 tonnes en 2020. Mais, malgré son importance pour la sécurité alimentaire des populations, ce sous-secteur est confronté aujourd’hui à plusieurs problèmes.

C’est qui ressort d’une étude menée par la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA), avec l’appui de la Coalition pour des accords de pêche équitables (CAPE). Les résultats de cette étude ont été publiés au cours d’un atelier d’échange et de concertation qui a eu lieu ce mercredi, 15 décembre 2021. La rencontre a été organisée par la Fédération nationale des pêcheurs artisans de Guinée et activités connexes (FENAPAG/AC) avec la CAOPA, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

L’Assemblée générale des Nations Unies a décrété l’an 2022 comme étant « l’année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales ». Ceci, en raison de la place déterminante qu’occupe le sous-secteur de la pêche artisanale dans le développement socio-économique y compris la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et la lutte contre la pauvreté des pays. C’est dans ce cadre que la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA), avec l’appui de la Coalition pour des accords de pêche équitables (CAPE), a mené une étude sur la réglementation des zones de pêches artisanales dans plusieurs pays africains, notamment la Guinée.

Abdoulaye Soumah, SG de la FENAPAG-AC

L’objectif était de documenter les difficultés que rencontrent les pêcheurs artisans dans les eaux maritimes sous la juridiction de la République de Guinée. « De tous les enjeux identifiés, le plus préoccupant pour nous est celui qui porte sur les zones de pêche, car il constitue la véritable source de multiples conflits très souvent difficiles à gérer. Ces conflits existent entre navires étrangers et pêcheurs artisanaux, entre pêcheurs industriels et pêcheurs artisanaux, entre engins actifs et passifs ou encore entre pêcheurs et structures de conservation. Les raisons liées à la naissance de ces conflits étaient dues à beaucoup de facteurs d’ordre institutionnel et juridictionnel régissant la gouvernance du secteur », a indiqué Abdoulaye Soumah, secrétaire général de la FENAPAG/AC.

Gaoussou Geye, secrétaire général CAOPA

A l’issue de cette étude, la CAOPA a identifié quelques actions prioritaires que le gouvernement guinéen doit mener pour permettre un meilleur essor de la pêche artisanale. « La première propriété, c’est que les États réservent et protègent les droits de pêche exclusive aux pêcheurs artisans dans les zones côtières. Nous demandons aussi que ces zones soient entièrement cogérées avec les pêcheurs artisans y compris des aires marines protégées. La seconde priorité, c’est d’améliorer les conditions de vie et travail des femmes dans toute la filière et les écouter mieux dans les organisations socioprofessionnelles et dans le processus de décision », a fait savoir Gaoussou Guèye, le secrétaire général CAOPA.

De son côté, la FENAPAG/AC recommande aux autorités guinéennes de terminer la campagne de recensement et d’immatriculations des embarcations de : « renforcer les capacités des communautés de pêcheurs sur la base du guide de bonnes pratiques et des directives volontaires de la pêche artisanale et surtout, faciliter la mise en place du comité de pilotage de ladite directive, afin d’élaborer le plan d’actions sollicité ; associer les pêcheurs surtout artisanaux, à tous les stades de développement, d’élaboration et de mise en œuvre des textes et politiques de pêche ; réajuster les sanctions par rapport aux infractions proportionnellement aux capacités techniques et physiques des embarcations de la pêche artisanale, etc. ».

Fatou Touré, présidente de la FAEC

A noter que la présentation des résultats de cette étude a connu la présence du conseiller principal de la ministre de la pêche, de l’aquaculture et l’économie maritime. Abdourahmane Camara a rappelé l’importance de la pêche artisanale en Guinée et les mesures prises par les autorités pour l’appuyer. Des mesures qui, selon lui, doivent être fermement appliquées et renforcer pour conforter l’exercice de la pêche artisanale dans le pays.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

Tel : 622 67 36 81

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