Déguerpissement à Conakry : des familles accusent Mme Tahiratou Kéïta

Plusieurs familles ont été déguerpies à Lansébounyi, tôt le vendredi, 17 décembre 2021, par des agents des forces de l’ordre avec la complicité de madame Tahiratou Kéïta, anciennement hébergée par l’une des familles des victimes.

Informé, un journaliste de Guineematin.com  s’est rendu sur les lieux où il a rencontré les victimes, désemparées, révoltées et dépassées par cette attitude.

Selon des informations recueillies par un reporter de Guineematin.com, madame Tahiratou Keïta était hébergée dans leur famille depuis plusieurs années. Et, c’est cette dernière qui revient les déguerpir du terrain que leurs aïeux leur ont légué en héritage. Fodé Momo Sylla, est l’une des victimes de ce déguerpissement. Il se dit être le petit-fils du propriétaire du terrain et explique les circonstances dans lesquelles la scène s’est produite.

Fodé Momo Sylla, victimes de déguerpissement

« C’est une dame qu’on a hébergée, Tahiratou Keïta, qui nous a déguerpis. Elle n’a pas dit la raison. Ce matin, on l’a vu avec un huissier accompagné de policiers, soit disant qu’elle a payé ici. Nous, on a dit qu’on n’a pas reçu de papier qui prouve qu’elle a acheté ici. Parce qu’on l’a hébergé ici en tant que locatrice. Il y a longtemps que cette dame nous menace. Elle amène parfois nos amis au commissariat ou à la gendarmerie. Je suis le petit-fils du propriétaire de ce terrain, je suis né ici. Quand elle est venue avec les policiers à 4h du matin, moi je dormais même. J’ai entendu les bruits, quand ils sont arrivés chez nous, ici ils ont jeté ma femme qui prenait ses ablutions, ils sont rentrés dedans et ils ont commencé à casser ma maison. On a perdu beaucoup de choses. Le message que je lance aux autorités, c’est de nous chercher la raison de ce déguerpissement. Elles n’ont qu’à faire la différence entre un locataire et un propriétaire de maison. Nous voulons également la justice », a-t-il demandé aux autorités du CNRD.

Mohamed Soumah, victime de déguerpissement

Abondant dans le même sens, Mohamed Soumah, victime de déguerpissement, explique son désarroi. « Ce terrain appartient à la famille de Kamou Moussa Sylla depuis le temps de la colonisation, depuis 1922. Même les chefs de quartier peuvent le témoigner. Cette dame est rentrée ici par la bonté de notre communauté. Elle a même fait des enfants ici. Elle est venue nous voir en nous disant que son mari est un étranger (Congolais) et qu’il souhaite l’épouser. Elle nous a dit de l’aider à avoir une maison. Par notre gentillesse, on l’a hébergé. Dès qu’elle a commencé à évoluer, elle a commencé à nous créer des problèmes. On a été à la justice au temps du CNDD avec tous les dossiers à l’appui, on a été devant plusieurs juridictions, ils ont donné raison à la famille de Kamou Moussa. Aujourd’hui, elle vient nous déguerpir, elle a cassé nos maisons, on n’a plus où aller. C’est une foutaise que cette dame est en train de nous faire,» a dénoncé Mohamed Soumah.

Ces victimes se disent déterminées à garder leur terrain même au prix de leur vie. C’est ce qu’a expliqué Kerfala Sylla.

Kerfala Sylla, victime de déguerpissement

« Depuis 1922, nous sommes là. Elle veut nous arracher notre terrain mais on est prêt. Dites au Colonel Doumbouya, le président de la République. Il n’a qu’à voir notre problème. On est là, ils vont nous tuer ici on ne quittera pas. Moi je suis le dernier fils de Kamou Moussa Sylla. On a confiance au président, il n’a qu’à revoir notre situation. Parce que c’est la première fois et nous voulons plus que cela se répète. C’est pourquoi nous demandons l’intervention rapide du Colonel Mamadi Doumbouya », a-t-il sollicité.

Dans cette concession, située au quartier Lansébounyi, dans la commune de Matam (Conakry), ce sont plusieurs familles qui ont été délogées par des policiers avec la complicité de dame Tahiratou Kéïta, ce vendredi, 17 décembre 2021, aux environs de de 4 heures du matin.

Mohamed Guéasso DORE pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

Facebook Comments Box