Lutte contre l’ethnocentrisme : l’OADDE sensibilise de nombreux étudiants à Conakry

L’Organisation africaine du développement durable et de l’environnement (OADDE) poursuit son combat contre l’ethnocentrisme en Guinée. C’est dans ce cadre que l’ONG a organisé une conférence-débat sur cette question, à l’Université général Lansana Conté de Sonfonia (Conakry). La rencontre a permis de sensibiliser de nombreux étudiants sur les méfaits de l’ethnocentrisme, en vue de les amener à s’engager dans le combat contre ce phénomène.

Jean Josey Guilavogui, président de l’Organisation africaine du développement durable et de l’environnement

« L’objectif de cette rencontre, c’est de contribuer à réduire le phénomène de l’ethnocentrisme qui monte crescendo dans notre pays, faire du jeune étudiant, du jeune lycéen, du jeune collégien, un instrument de déconstruction de ses pensées qui continuent à sévir dans notre pays. Donc c’est d’amener les jeunes à être des outils de déconstruction de l’ethnocentrisme dans notre pays », a expliqué Jean Josey Guilavogui, le président de l’Organisation africaine du développement durable et de l’environnement.

Cette conférence-débat a été animée par l’écrivain Ibrahima Sanoh. Dans son exposé, il est revenu notamment sur les conséquences négatives de l’ethnocentrisme. Selon lui, ce phénomène peut causer la déchirure du tissu social et entraîner l’instabilité dans un pays.

Ibrahima Sanoh

« Premièrement, ça crée des frustrations au niveau de ceux qui en sont victimes. Et ces frustrations vont conduire au repli. Finalement, la personne qui en est victime va dire qu’il est mieux de vivre avec ceux qui comprennent sa culture que de vivre avec les personnes qui sont là à indexer sa culture par rapport à la leur. Et quand l’ethnocentrisme devient grave, ça conduit à des sortes de conflits culturels, ça peut conduire souvent à des violences verbales et même physiques. Et quand ça conduit à des violences physiques, ça peut donner des dégâts : des pertes en vie humaine, des pertes de matériels considérables…».

Pour mettre fin au problème d’ethnocentrisme en Guinée, le conférencier indique qu’il faut d’abord que chacun reconnaisse qu’il y a plusieurs ethnies, identités et coutumes différentes des siennes et savoir que son ethnie n’est pas le centre. Ensuite, dit-il, il faut détruire un certain nombre de mythes. « Premièrement, le mythe de la famille guinéenne, mythe du premier habitant, mythe de la famille guinéenne qui voudrait qu’on n’accepte pas que les autres ethnies existent. On dit juste que nous sommes tous des Guinéens sans chercher à connaître les autres. Donc, il faut qu’on s’ouvre, qu’on comprenne un peu l’histoire de notre pays, qu’on s’intéresse un peu aux autres peuples, aux autres cultures, aux autres langues et aux autres noms de familles », a dit Ibrahima Sanoh.

Cette conférence fait suite à plusieurs autres actions posées par l’OADDE dans le cadre de la lutte contre l’ethnocentrisme en Guinée. Elle a notamment réalisé un documentaire qui a mis en scène des jeunes eux-mêmes, interpellant à une conscientisation des autres jeunes.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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