Violences à Madina-Oula : les instructions du préfet de Kindia pour une sortie de crise

Comme annoncé précédemment, des violences ont éclaté vendredi dernier, 17 décembre 2021, dans la sous-préfecture de Madina-Oula, à Kindia. Des habitants district de Sékhoussoriya, qui manifestaient contre une société chinoise installée dans cette localité, se sont affrontés à des militaires déployés sur le terrain pour assurer le maintien d’ordre. Suite à ces violences, qui ont fait plusieurs blessés et des dégâts matériels, le préfet de Kindia s’est rendu dans ce village pour résoudre cette crise. Le colonel Abdel Kader Mengué Camara a donné des instructions, notamment la réintégration d’une partie des travailleurs licenciés par la société, qui construit un tunnel pour le passage d’un chemin de fer dans ce village.

Abdoul Kader Mengué Camara, préfet de Kindia

« Tout est parti des vols répétés sur le site de la société chinoise. Pour mettre fin à cette situation, les Chinois ont libéré leurs travailleurs pour recruter d’autres personnes. Et c’est ce qui n’a pas plu aux citoyens de Sékhoussoriya, qui ont décidé de protester contre leur licenciement par la société FER sécurité, basée dans ce district. Donc, ils ont érigé des barricades sur la route menant à la base de la société pour se faire entendre. Des militaires ont été déployés sur le terrain pour permettre le retour au calme.

 

Je les ai mis ensemble en leur disant de prendre 30 jeunes résidents plus 50 des nouvelles recrues, ce qui fait 80 personnes pour continuer le travail, parce que tous les fils résidents ne peuvent pas être mauvais. Les Chinois ont bien respecté le contenu local, mais dans ça, ils ont volé 16 postes de soudure. Et on ne peut pas faire un tunnel sans cet appareil. C’est vrai, on doit respecter le contenu local, mais les Chinois sont libres de prendre qui ils veulent », a dit le préfet de Kindia, Colonel Abdel Kader Mengué Camara.

 

L’autorité préfectorale a également instruit la mairie de Madina-Oula, la police et la gendarmerie, de se collaborer pour mener des enquêtes en vue de retrouver les objets volés au siège de la société chinoise et interpeller les voleurs. Mais, cette solution de sortie de crise fait des mécontents à Sékoussoriya, district situé à 22 km de la sous-préfecture de Madina-Oula et à 97 km de la ville de Kindia. Mohamed Lamine Bangoura, un habitant de cette localité, déplore le fait que seulement 30 travailleurs licenciés seront réintégrés, et la non prise en charge des personnes blessées dans l’affrontement avec les militaires venus du camp de Madina-Oula.

« Le préfet a dit aux Chinois de prendre 30 jeunes résidents et les associer aux nouvelles recrues pour qu’il n’y ait plus de contestation. Mais, avec cet accord, plus de 50 jeunes résidents sont licenciés de façon arbitraire, sans aucun règlement. Moi qui vous parle, j’ai travaillé pendant plus de 6 mois avec les Chinois, mais je ne connais même pas mon sort aujourd’hui, est-ce que je suis licencié ou non, je n’en sais rien. En plus de ça, personne ne s’est prononcé sur la situation de nous qui sommes blessés.

 

Ils n’en ont même pas fait cas. Pourtant, ils savent bien que le sang a coulé ici, moi, j’ai été blessé à la tête. Ils ne parlent que des gens qui s’en sont pris aux Chinois et le problème de vols sur site. On dirait que ce sont des animaux qui ont été violentés et blessés par les militaires. Moi, ce sont mes parents qui s’occupent de moi, les autorités ne s’occupent que des fouilles pour rechercher des objets volés », déplore ce citoyen de Sékhoussoriya.

De Kindia, Mohamed M’bemba Condé pour Guineematin.com

Tel: 628516951

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