Gestion des déchets : le forum africain pour l’économie circulaire (FAEC) s’engage dans l’assainissement de Conakry

Le forum africain pour l’économie circulaire (FAEC) a organisé en collaboration avec ses partenaires, une journée porte ouverte récemment à la Bluezone de Kaloum, pour encourager les citoyens à s’engager pour l’économie circulaire en faisant une bonne gestion des déchets. Plusieurs responsables administratifs et entrepreneurs ont pris part à l’événement, rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché sur place.

En s’adressant à ses invités, la Présidente du FAEC, Fatou Touré, a expliqué les avantages liés au soutien de cette forme d’économie.

Fatou Touré, présidente du Forum africain pour l’économie circulaire (FAEC)

« Nous avons décidé d’organiser une journée porte ouverte sur l’économie circulaire, parce que c’est un concept qui est nouveau en Guinée, et on voudrait faire comprendre aux gens comment cette forme d’économie peut répondre aux problématiques de gestion de déchets en Guinée. Notre but est d’aller mobiliser tous nos partenaires pour faire comprendre à tous nos invités l’impact que l’économie circulaire peut avoir sur la gestion des déchets, comment l’impact économie circulaire peut répondre aux problématiques d’emploi en Guinée en impliquant les jeunes et comment l’économie circulaire peut aller dans l’éducation des enfants aujourd’hui, surtout dans la gestion des déchets », a souligné la Présidente du Forum africain pour l’économie circulaire.

La bonne gestion des déchets peut avoir beaucoup d’avantages pour les populations. Et grâce aux déchets plastiques recyclés aujourd’hui on arrive à faire des seaux et de bassines. Ou bien c’est de l’engrais naturel issu des matières organiques des déchets. Donc, l’activité permet de créer des emplois en rendant les villes propres, a insisté la patronne du FAEC.

« Ce projet se déroule sur plusieurs étapes: nous sommes sur les semaines d’engagement où nous demandons aux acteurs économiques puisqu’ils ont des moyens d’acheter des dispositifs de tri, de poubelles de tri, d’aller s’engager via une charte d’engagement volontaire et d’aller sensibiliser le personnel dans le sens de tri et de la réduction des déchets. Alors ces entreprises qui vont s’engager dans la gestion des déchets, nous leur demandons aussi de se rassurer d’une collecte responsable des déchets afin que les déchets valorisables qu’on a dans nos poubelles puissent aller vers les circuits de valorisation adéquate », a signifié la présidente du FAEC.

Bangaly Djoumessi, Directeur général national des pollutions-nuisances et changement climatique au ministère de l’environnement et du développement durable, présent à la rencontre, s’est dit satisfait de l’initiative et engage son Ministère à soutenir et accompagner le FAEC.

Bangaly Djoumessi, Directeur général national des pollutions-nuisances et changement climatique au ministère de l’environnement et du développement durable

« Vous savez, le Ministère de l’environnement et du développement durable ne fera que s’en réjouir d’une telle initiative parce que l’une des visions du Ministère c’est de rendre le cadre de vie paisible et vivable aux populations. Et l’économie circulaire va dans ce sens. Donc, c’est pourquoi j’ai dit qu’au nom du Ministère nous appuyons vivement cette initiative, qui est en adéquation avec la vision globale du développement durable souhaité. Donc l’une des causes de notre présence ici, c’est déjà promouvoir cette initiative et attirer les autres fractions à s’intéresser. Vous savez qu’on a pris la culture de tout ramasser et tout jeter mais nous jetons de la matière première, nous jetons des opportunités d’emploi, nous provoquons de multiples maladies puisque les déchets une fois jetés, les exposent à toute autre opération comme le brûlage à ciel ouvert et le brûlage à ciel ouvert est considéré aujourd’hui comme une des sources importantes d’émission de gaz à effet de serre, d’émission des gaz appauvrissant la couche d’ozone. Ensuite le rejet de déchets dans la nature est une des sources importantes de polluants organiques persistants surtout à partir des plastiques. Donc, nous sommes contents et nous sommes prêts à soutenir au nom du département de telles initiatives pour définir davantage les stratégies et les intégrer dans nos projets pour essayer d’intéresser les bailleurs bi et multilatéraux », a-t-il assuré.

Cependant, même s’il trouve important ce projet, Idriss Compaoré, Directeur général de l’entreprise panafricain service (EPS) déplore l’attitude des mairies qui empêchent les PME de prospérer dans le domaine.

Idriss Compaoré, Directeur général de l’entreprise panafricain service (EPS)

« Le projet est très important, mais le problème il faut savoir toucher du bout du doigt le vrai problème parce qu’il y a beaucoup de choses qu’on doit régler en amont avant de venir faire face à certaines situations. Je ne vais pas cacher ce que je veux dire mais et j’aimerais que tout le monde entende cela, j’ai tant souhaité cela. D’abord pourquoi Conakry est sale? Conakry est sale parce que ce sont les communes qui sont à la base de cette saleté-là. Comment est-ce que vous pouvez comprendre que lorsqu’une entreprise vient pour s’installer et commencer à ramasser les ordures, les DMR (Directeurs de micros réalisations) et les agents communaux sont capables de te dire que tu n’as pas le droit de ramasser les ordures, on arrête des engins on te fait payer 5 millions. Donc on empêche la population guinéenne ou des entreprises qui ont l’ambition de s’investir dans l’assainissement et si cela est encouragé ça va faire quoi? Donc les PME qui sont sur place c’est des paresseux, ils n’ont pas de concurrents il faut arrêter le monopole dans ce secteur afin qu’il y ait de la concurrence mais si la commune ferme la porte aux gens qui veulent s’investir, comment elles peuvent prospérer », s’est-il interrogé.

À noter que le forum africain de l’économie circulaire FAEC va se tenir les 4 et 5 février 2022 à Conakry en Guinée.

Mamadou Yahya Pétel Diallo pour Guineematin.com 

Tel : 622 67 36 81

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