Suite à un article récemment publié sur Guineematin.com et dans lequel Elhadj Aly Diaby se réclamant porte-parole du Khalife général de Touba et de BENKANTOO a parlé de l’organisation du Fidaou 2022, plusieurs sages de la localité ont réagi à ses propos qu’ils jugent fallacieux.
Trouvé à sa résidence dans la commune de Matoto (Conakry) par un reporter de Guineematin.com, Elhadj M’Bemba Dramé, délégué sous-préfectoral de la jeunesse de Touba et vice-président de la commission d’organisation du Fidaou 2022, a tout d’abord qualifié l’association BENKANTOO d’irrespectueuse et d’opportuniste, avant de porter sur certains membres de ladite entité de graves accusations.
« L’association BENKANTOO est une menace pour la quiétude sociale à Touba. Ce sont eux qui sont en train d’organiser la pagaille à Touba, filmer les scènes qu’ils ont monté pour faire croire à l’opinion qu’il y a des problèmes chez nous. Mais, ce sont eux le problème », a lancé Elhadj M’Bemba Dramé à l’entame de notre interview.
Notre interlocuteur a d’ailleurs pointé un doigt accusateur sur Elhadj N’Taye, le chef des projets de BENKANTOO à Touba, comme instigateur de plusieurs violences dans la localité. « La fois dernière, Elhadj N’Taye a envoyé des filles pour soit-disant nettoyer dans la famille Guirassy Kounda. Mais, ces filles n’étaient pas allées pour nettoyer ; elles y étaient allées plutôt pour provoquer ! La famille leur a demandé de retourner, elles ont refusé ; et, il y a eu bagarre entre elles. Mais, comme c’était prémédité, ils ont filmé la scène et partagé sur les réseaux sociaux ; ensuite, ils sont allés à Gaoual pour porter plainte contre des innocents. Et, Elhadj N’Taye a organisé tout ça juste parce que cette famille (Guirassy Kounda) a refusé d’adhérer à leur association de BENKANTOO », a-t-il chargé.
Les pièces justificatives en main, le vice-président de la commission d’organisation du Fidaou 2022 a donné la liste des membres de sa structure et expliqué comment celle-ci a été constituée. Elhadj M’Bemba Dramé précise clairement que l’organisation du Fidaou n’est pas confiée à une association ; mais, à tous les fils de Touba, à travers une commission où chaque famille est représentée. « Vu que l’association BENKANTOO a organisé une fois et ça n’a pas marché, le Khalife général à décidé que désormais l’organisation ne sera plus confiée à une association. C’est ainsi qu’il a réuni les membres du Bolondala (le lieu saint où le Khalife et ses six adjoints tiennent leurs réunions) pour leur dire de composer la commission comme suit :
– Chacune des cinq grandes familles de Karambaya (N’famamya, Sanoussya, Boukharya Kassoya et Sankounya) désigne six (6) membres ;
– Chacune des quatre grandes familles de Diakha (Guirassykounda, Gassamakounda, Djoulakounda et Tokelou) désigne aussi 6 membres ; soit une commission composée de 54 membres au total. Mais, après tout, cette association BENKANTOO s’est opposée à la décision du Khalife pour dire qu’il faut qu’elle organise elle seule. Cependant qu’ils ont leurs éléments dans cette commission. Et, c’est depuis lors qu’elle a décidé de saboter le Fidaou de cette année », a dit le délégué sous-préfectoral de la jeunesse de Touba et vice-président de la commission d’organisation du Fidaou 2022. « Seul l’Etat peut nous aider à rétablir la vérité à Touba et trouver une solution définitive à ces problèmes récurrents causés par des jeunes de la diaspora qui n’ont plus aucun respect pour les sages de Touba. Nous lui demandons de nous venir au secours », a sollicité Elhadj M’Bemba Dramé.
Pour sa part, Elhadj Nfamady Diaby, le porte-parole par intérim du Khalife général, trouvé également dans un quartier de Conakry où il séjourne, accuse l’association BENKANTOO de malversations financières et de vouloir coûte que coûte organiser le Fidaou pour leurs intérêts personnels.
« Ils veulent organiser ce Fidaou juste pour se faire de l’argent comme ils sont habitué à le faire. Une année, le Khalife leur a confié l’organisation du Fidaou, ils sont allés en France demander de l’argent famille par famille jusqu’à obtenir une somme de 75 000 euros. Ils sont venus à Touba pour le Fidaou, ils n’ont déposé que moins de 30 millions de francs guinéens et ont empoché le reste. Et, ils n’ont aussi pas fait le compte rendu de l’argent qui a été encaissé pendant le Fidaou. Après le Fidaou, il s’est trouvé que les sages s’étaient endettés. Voilà pourquoi le Khalife a décidé de ne plus confier l’organisation à un groupe de ce genre », a précisé le porte-parole par intérim du Khalife général de Touba.
Joint au téléphone par Guineematin.com, Elhadj Boubacar Diaby, résident à Touba a abondé dans le même sens que ses prédécesseurs. « Le vrai problème de Touba est cette association appelée BENKANTOO, à travers leur chef de projets ici à Touba, Elhadj N’Taye, et Elhadj Aly Diaby, qui a fait plus de deux ans sans mettre ses pieds en Guinée. Il est assis en Occident pour dire qu’il est le porte-parole de tel ou de tel. S’il dit être le porte-parole de BENKANTOO, d’accord ; mais, pas le porte parole du Khalife Général de Touba. Le porte-parole du Khalife est actuellement en convalescence en France et celui qui assure l’intérim s’appelle Elhadj Nfamady Diaby. Et puis, BENKANTOO a installé une radio à Touba ici qui risque de dépasser la radio « mille colline ». Tout ce qu’ils disent dans ce média n’est pas de nature à faire la paix à Touba ».
Les trois intervenants ont tous exhorté les autorités administratives et religieuses du pays de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la tenue du Fidaou auquel elles sont invités le 28 janvier 2022.
À rappeler qu’Elhadj Aly Diaby dénonçait certains de ces intervenants d’avoir fermé les portes de la mosquée pour empêcher les filles d’y nettoyer, de monter des jeunes contre leur chargé de projets qui aurait essuyé des jets de pierres…
C’est alors aux autorités de jouer leur rôle régalien pour éviter le pire dans cette ville sainte, fondée en 1815 par Elhadj Salimou Diaby, dit Karamokhoba (Grand maître).
Lire : Polémique sur le Fidaou à Touba (Gaoual) : « ça aura bel et bien lieu », dixit Elhadj Aly Diaby
Propos recueillis et décryptés par Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com
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