Poursuivi pour le meurtre de Souleymane Diallo à Koloma (dans la commune de Ratoma), Mamadou Lamarana Bah a de nouveau comparu hier, lundi 27 décembre 2021, au tribunal criminel de Dixinn. Il était à la barre ce lundi pour essentiellement écouter les réquisitions et plaidoiries dans cette affaire qui l’a conduit en prison à la maison centrale de Conakry depuis le mois de février dernier. Et, lors de cette épreuve fatidique, le ministère public a plutôt requis des circonstances atténuantes en sa faveur.
Daye Mara, le procureur audiencier, a demandé au tribunal de faire bénéficier à l’accusé « des excuses légales » et de le condamner à 6 mois d’emprisonnement. Ainsi, si le tribunal suit les réquisitions du parquet (ce qu’il n’est pas obligé de faire), Mamadou Lamarana Bah pourrait recouvrer sa liberté dans les prochaines semaines, a appris un journaliste que Guineematin.com a dépêché au tribunal.
Âgé de 20 ans et chauffeur de profession, Mamadou Lamarana Bah a paru résigné et prêt à accepter la décision du tribunal dans cette affaire qui l’incrimine. Car, malgré la gravité des faits (meurtre) portés à sa charge, l’accusé a reconnu avoir administré des coups à Souleymane Diallo. Des coups qui ont coûté la vie à ce dernier. Mais, pour sa défense, Mamadou Lamarana Bah a laissé entendre qu’il n’a fait que se défendre contre un groupe de jeunes (dont faisait partie sa victime) qui l’a attaqué nuitamment à son domicile.
« Cette nuit, j’étais chez moi avec ma copine. Il y avait une cérémonie de mariage dans l’enceinte de l’école qui se trouve à côté de chez nous. Dès que je suis sorti, j’ai trouvé un groupe de jeunes arrêtés dans la cour. Ils m’ont barricadé la route et m’ont empêché de sortir. Aussitôt, une bagarre a éclaté entre nous. Au nombre de 6 personnes, ils m’ont violenté. Ils m’ont administré des coups en me blessant à 4 endroits de mon corps. Pour me soustraire de leurs mains, j’ai ramassé un objet et j’ai administré un peu à Souleymane Diallo qui a succombé quelques heures après à l’hôpital de Donka », a expliqué Mamadou Lamarana Bah devant le tribunal.
Prenant la parole pour ses réquisitions, le procureur Daye Mara a expliqué qu’au regard des débats, l’accusé doit bénéficier des excuses légales.
« La bagarre s’est déroulée dans le domicile de Mamadou Lamarana Bah. C’est à son domicile qu’il a été agressé par un groupe de jeunes. En se défendant, il a mortellement blessé Souleymane Diallo. Ici, on ne va pas dire qu’il était en position de légitime défense, parce que la riposte n’a pas été proportionnelle à l’attaque. Mais, nous nous rendons compte que c’est le groupe de la victime qui l’a attaqué en premier et il s’est défendu. Donc, l’accusé doit bénéficier des excuses légales. C’est pourquoi, le ministère public demande au tribunal de le retenir dans les liens de prévention pour les faits de meurtre, en le condamnant à 6 mois d’emprisonnement », a requis le procureur audiencier.
De son côté, l’avocat de la défense a invoqué la « légitime défense » en faveur de son client. Me Alseny Aïssata Diallo a déclaré que Mamadou Lamarana Bah aurait perdu la vie s’il s’était abstenu de se défendre contre ses agresseurs.
« Il a été provoqué, agressé, violenté, blessé et empêché de sortir cette nuit de son domicile par ces assaillants (le groupe de sa victime). Pour se soustraire de leurs mains, il a administré un coup fatal sur le cou de Souleymane Diallo. C’est dommage qu’une âme tombe dans ces conditions là. Mais, il était vraiment en position de légitime défense. S’il n’avait pas administré cet objet à sa victime, il serait lui-même mort cette nuit. Il a agi ainsi pour se sauver et sauver sa vie. C’est pourquoi, je vous demande de suivre les réquisitions du procureur », a plaidé Me Alseny Aïssata Diallo.
Finalement, le tribunal a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue le 17 janvier prochain.
À suivre !
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
Tel : 620 589 527/664 413 227
