Respect des droits humains : Kaly Diallo tire un bilan mitigé pour l’année 2021

Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l'Homme

En Guinée, l’année 2021 a été agitée et très riche en évènements. Elle a même été marquée par un changement brusque de régime par le biais d’un coup d’Etat. Mais, que peut-on dire du respect des droits de l’homme durant cette année qui s’achève dans quelques jours ?

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mardi, 28 décembre 2021, Mamadou Kaly Diallo, le président de la PNJDD, a dressé un bilan mitigé. Ce défenseur des droits humains évoque huit (8) mois de souffrance et de violation graves de droits humains, et quatre (4) mois de détente et d’amélioration. Il estime surtout qui va bientôt tirer sa révérence n’a pas été un bon exemple en matière de respect des droits de l’homme en Guinée.

« En matière de respect des droits humains en Guinée, disons que le bilan de l’année 2021 est mitigé. Jusqu’au 5 septembre 2021, on était dans une logique de confiscation des libertés avec beaucoup d’arrestations arbitraires, de détention illégale des prisonniers d’opinion suite à la modification de la constitution et du forcing de l’élection présidentielle de 2020. Les libertés de réunion et d’association étaient purement confisquées. Vous vous souvenez de la fermeture du siège et des bureaux de l’UFDG, des arrestations de plusieurs leaders d’opinion, etc. Il y a avait également une sorte de culture de la peur jusqu’à la veille du 5 septembre. Tout cela constitue une violation grave des droits humains enregistrée dans notre pays pendant l’année qui s’achève », a confié Mamadou Kaly Diallo.

A en croire le président de la PNJDD, c’est à partir du mois de septembre, avec l’avènement du CNRD au pouvoir (la junte militaire qui a renversé le régime d’Alpha Condé), que la situation des droits de l’homme a commencé à s’améliorer. Il admet que tout n’est pas encore rose pour ce qui est du respect des droits humains en Guinée, mais il estime qu’il y a de l’espoir pour des avancées au cours de l’année prochaine.

« C’est vrai que tout n’est pas rose ; mais, depuis le 5 septembre, il y a un léger mieux. Cependant, il faut noter certains dérapages enregistrés çà et là. On a assisté, par exemple, à la descente musclée de forces de défense et de sécurité à Djoma média. C’était une bavure qui porte atteinte à la liberté de la presse. A cela s’ajoute la répression de la manifestation des partisans d’Alpha Condé au siège du RPG. Ce sont des actes condamnables. Dans le cadre de la pratique, les sanctions ont toujours manqué dans notre pays. Toutes les bavures policières et les violations des droits humains sont restées impunies, d’où la récidive pour certains. Déjà, il y a un bon début pour l’année 2022 du fait qu’il y a eu un engagement de la part des nouvelles autorités à faire cesser les bavures policières. Au lendemain de la prise du pouvoir, il y a eu deux militaires qui ont été appréhendés au niveau de Cosa en train de procéder à des actes de vandalisme. Non seulement ils avaient été radiés ; mais, mis à la disposition de la justice militaire. Donc, il faut poursuivre la culture de sanction, parce qu’il faut le reconnaître la Guinée est l’un des rares pays à ratifier toutes les conventions en matière du respect des droits de l’homme », a indiqué Mamadou Kaly Diallo.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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