Il est l’un des ceux qui militaient en faveur de la décoration des militaires qui sont morts lors du coup d’Etat du 5 septembre 2021, qui a renversé le président Alpha Condé. Mamadou Kaly Diallo, président du bureau Conakry du Programme Démocratie sans violence-la baïonnette intelligente, accueille donc avec une grande satisfaction la décision prise dans ce sens par le Colonel Mamadi Doumbouya.
Le président de la transition a décoré hier, vendredi 7 janvier 2022, tous ceux qui ont trouvé la mort dans l’affrontement qui avait opposé ses hommes aux agents qui voulaient empêcher le coup d’Etat militaire. M. Diallo salue non seulement un acte d’apaisement, mais aussi une non reconnaissance officielle des cas de morts qui ont eu lieu à l’occasion de la prise du pouvoir par le Groupement des Forces spéciales.
« Nous saluons l’acte. Vous vous souviendrez que le 31 décembre dernier, à travers votre émission spéciale, Dr Mamadi Kaba et moi, avions proposé que le Colonel Mamadi Doumbouya pose cet acte. Puisque c’est des gens qui sont tombés sur le champ de bataille pour la défense des principes républicains. Donc, il était important de les décorer.
Chose faite, nous estimons que nous avons été entendus par le chef de l’Etat. Et socialement, cette décoration est aussi un geste d’apaisement. Encore une fois, c’est des personnes qui étaient là pour servir loyalement malgré le fait que le Président (Alpha Condé, ndlr) qui était là était en posture d’illégalité. Mais, encore une fois, ceux qui ont été décorés étaient là en tant que défenseurs du principe républicain.
Au-delà, c’est aussi une reconnaissance par le CNRD qu’il y a eu des gens qui sont tombés le 5 septembre. Sinon, vous vous souviendrez que depuis, le CNRD était resté silencieux par rapport à ces victimes. Mais aujourd’hui, ils reconnaissent qu’il y a eu des cas de morts », a expliqué l’activiste des droits de l’homme.
Toutefois, il souligne que des questions pertinentes demeurent autour de cette affaire. « Malgré cette avancée significative, des questions pertinentes demeurent puisque comme vous le savez, toute victime a droit à la connaissance de la vérité, à la justice et à la réparation. L’une des caractéristiques des droits de l’homme, c’est l’imprescriptibilité du crime. Et là, tôt ou tard, lumière sera faite sur les événements du 5 septembre.
Maintenant, est-ce que le CNRD prendra la responsabilité de mettre une commission d’enquête indépendante pour situer les responsabilités, fournir le nombre des victimes, leurs identités et donner une suite, ou alors c’est après le CNRD qu’il y aura une commission d’enquête sur ces événements ? On ne le sait pas pour l’instant », a fait remarquer Mamadou Kaly Diallo.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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