Dr Ousmane Kaba : « au temps de Sékou Touré, il y a eu autant de victimes malinkés que de peulhs »

Dr Ousmane Kaba

Le président du parti des démocrates pour l’espoir (PADES), Dr Ousmane Kaba, est l’une des personnalités qui ont pris part au centenaire de Sékou Touré ce dimanche, 9 janvier 2022, aux Cases de Bellevue, à Conakry. Organisé par le mouvement Sékoutouréisme, l’événement vise à rendre hommage et à célébrer le président de la République de Guinée, qui aurait eu 100 ans aujourd’hui s’il était encore en vie.

Dr Ousmane Kaba a mis l’occasion à profit pour évoquer la polémique qui entoure la personnalité de Sékou Touré, héros pour les uns et tyran pour les autres. L’ancien ministre et ancien député à l’Assemblée nationale reconnaît qu’il y a effectivement eu beaucoup de victimes sous le règne du père de l’indépendance de la Guinée, mais il justifie cela par le contexte qui prévalait à l’époque. Et pour preuve, il soutient que les exactions commises par le régime de Sékou Touré n’étaient pas basées sur l’ethnie.

« Je suis venu ici ce matin pour rendre tout naturellement hommage au père de l’indépendance de la Guinée, le président Ahmed Sékou Touré. C’est un honneur et un privilège pour moi de demander grâce à Dieu pour le repos de son âme. Je suis aussi président de la COPED, et vous savez que le PDG est un parti membre très actif dans notre alliance. Là aussi, je me dois de représenter l’ensemble des partis de la COPED à cette cérémonie. Donc, un double message de solidarité mais de reconnaissance envers le père de l’indépendance de la Guinée.

Je sais très bien que le président Ahmed Sékou Touré a géré un moment très difficile de l’histoire de notre pays. Il s’est opposé à l’époque aux grandes puissances dans ce monde. Le combat a été rude. Il y a eu des victimes, nous les regrettons, nous les comprenons, mais ces victimes n’étaient pas ethniques. Puisque ceux qui sont spécialistes savent très bien qu’il y a eu autant de victimes sinon plus malinkés que peulhs. Donc, ceci doit être plutôt un appel à l’unité de la nation guinéenne et non une occasion de haine.

C’étaient des jeunes gens inexpérimentés qui étaient sous d’énormes pressions internationales et qui se sont malheureusement réfugiés dans le communisme. Parce que c’était la seule façon de survivre. Dans un contexte extrêmement difficile, des jeunes gens dotés d’un courage exceptionnel ont affronté les puissances de l’époque pour donner la dignité au peuple de Guinée et à l’ensemble des peuples d’Afrique. Ce matin, rendons hommage à ce combat », a déclaré le leader du PADES.

Alpha Assia Baldé et Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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