Dr Ousmane Kaba sur les sanctions contre le Mali : « nous espérons que nous n’aurons pas la même situation »

Dr Ousmane Kaba, président du PADES

Comme annoncé précédemment, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pris de lourdes sanctions contre le Mali. Il s’agit de la fermeture des frontières entre le Mali et les autres pays de la sous-région, le gel des avoirs maliens à la BCEAO, le retrait des ambassadeurs des pays ouest-africains basés au Mali, la suspension des transactions commerciales (à l’exception des produits médicaux et de première nécessité).

Ce sont les décisions issues du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO tenu hier, dimanche 9 janvier 2021, à Accra, au Ghana. Un sujet sur lequel s’est exprimé l’économiste et homme politique guinéen, Dr Ousmane Kaba, dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce lundi matin. Le président du Parti des démocrates pour l’espoir (PADES) parle d’une mauvaise nouvelle pour le Mali, qui sera durement impacté par ces sanctions.

« Les conséquences de ces sanctions sont très simples : ça va ralentir tous les flux commerciaux du pays. Les importations et les exportations vont provoquer l’inflation suite aux tensions sur le marché. Donc, c’est une très mauvaise affaire pour le Mali. Malgré les précautions prises, le peuple malien va prendre une partie du fardeau », soutient l’ancien ministre et ancien député à l’Assemblée nationale guinéenne.

La CEDEAO a pris ces sanctions suite au refus de la junte militaire qui dirige ce Mali de respecter le chronogramme de l’organisation sous régionale relative pour l’organisation des élections et le retour à l’ordre constitutionnel. Pays voisin du Mali, la Guinée est également gérée par une junte militaire, qui a renversé le président Alpha Condé. Faut-il craindre des sanctions similaires contre la Guinée aussi ? Le leader du PADES pense qu’on n’en arrivera pas là.

« En Guinée, ce n’est pas encore le cas, puisque le CNRD est dans l’attitude de dialogue avec l’ensemble de la classe politique et est à l’écoute des citoyens. Donc, pour l’instant, je ne pense pas qu’il y ait un risque que cela soit le cas ici. Par contre, ce qui se passe au Mali, c’est vraiment malheureux. Nous espérons que nous n’aurons pas la même situation en Guinée », a dit Dr Ousmane Kaba.

A rappeler que la CEDEAO a donné un délai de six mois au CNRD, la junte militaire qui dirige la Guinée depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021, pour organiser les élections et rendre le pouvoir aux civils. Mais, plus de quatre mois après la prise du pouvoir, les militaires n’ont toujours pas donné la durée et le chronogramme de la transition.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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