Affront du CNRD à la CEDEAO : Mamadou Sylla redoute « de lourdes conséquences » pour la Guinée

Elhadj Mamadou Sylla, président UDG

La Guinée est le premier pays ouest-africain (en dehors du Mali) à réagir aux lourdes sanctions que la CEDEAO a prises dimanche dernier contre le Mali. Dans un communiqué publié hier soir, à la télévision nationale, le CNRD (la junte militaire qui dirige la Guinée) a rejeté la décision de l’organisation sous régionale, annonçant que le pays ne fermera pas ses frontières au Mali.

Une réaction jugée maladroite et inopportune par Elhadj Mamadou Sylla, le président du parti UDG. Pour ce leader politique, les autorités guinéennes devaient agir avec tact pour éviter de compliquer davantage leurs relations avec la CEDEAO. Une situation qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour la Guinée, selon l’ancien député, qui s’est exprimé sur le sujet dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, ce mardi 11 janvier 2022.

« Le communiqué est sorti trop tôt. On ne devrait pas le faire maintenant. On sait tous que la Guinée et le Mali sont très proches, c’est la corde (la frontière) seulement qui est entre nous. Même à pied, on peut aller au Mali via la brousse et vice-versa. Et on est dans le même cadre que le Mali, on ne sait pas aussi comment on va finir avec la CEDEAO. À mon avis, on devait plutôt caresser la CEDEAO, nous avons intérêt à le faire pour ne pas qu’on soit sanctionné.

La Guinée est d’ailleurs sous sanction même si ce n’est pas la même chose que le Mali. Donc, on devait plutôt séduire la CEDEAO pour que notre sanction puisse être levée. On aurait même pu laisser nos frontières ouvertes au Mali et laisser les gens circuler librement sans faire un communiqué. Parce que lorsque vous êtes en train de tenter de convaincre quelqu’un, vous êtes en train de justifier votre coup de force pour que les gens acceptent de lever les sanctions prises contre vous, vous devez savoir bien vous comporter avec l’intéressé.

Mais, si on agit de la sorte, je crains que les gens ne prennent cela comme un affront. Parce que si la CEDEAO nous sanctionne, l’Union africaine va suivre, l’Union européenne et les Etats-Unis vont tous s’aligner derrière cette situation. Donc, on pourrait subir de lourdes conséquences », a laissé entendre Elhadj Mamadou Sylla, président de l’UDG et de l’alliance politique dénommée CORED.

Gel des avoirs maliens à la BCEAO, retrait des ambassadeurs des pays ouest-africains basés au Mali, suspension des transactions commerciales (à l’exception des produits médicaux et de première nécessité), ce sont les principales décisions issues du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO, tenu dimanche dernier, 9 janvier 2022, à Accra, au Ghana.

Ces lourdes sanctions font suite au refus de la junte militaire qui dirige le Mali de respecter le chronogramme de l’organisation sous régionale pour l’organisation des élections et le retour à l’ordre constitutionnel.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

Facebook Comments Box