Guinée : le collectif des femmes contre les violences sexuelles et obstétricales adresse un mémorandum au Premier ministre

Dans l’après-midi de ce mardi, 11 janvier 2022, le collectif des femmes contre les violences sexuelles et obstétricales ont été reçue à la Primature par le Premier ministre, Mohamed Béavogui. Ces femmes étaient venues attirer l’attention du chef du gouvernement guinéen sur les violences, notamment le viol dont les femmes sont victimes depuis quelque temps en Guinée. Elles ont mis à profit cette rencontre pour remettre un mémorandum à l’actuel locataire du palais de la colombe, a appris Guineemain.com à travers un de ses reporters.

C’est à huis clos, loin des micros et des caméras des journalistes, que ce collectif de femmes venues de différentes structures de la société civile guinéenne a conféré avec le Premier ministre. Mais, au sortir de ce tête-à-tête qui a duré plus d’une heure, Asmaou Barry, la présidente de l’APAC, est revenue sur ce qui a ponctué les échanges avec le chef du gouvernement.

Madame Asmaou Barry, présidente de l’APAC

« Nous sommes venues voir monsieur le Premier ministre au nom du collectif des femmes contre les violences sexuelles et obstétricales pour porter un message de plaidoiries à l’endroit du gouvernement de Transition. Vous avez suivi avec nous, courant l’année 2021, les cas de violences sexuelles et obstétricales ont largement pris une certaine ascension. Donc,  pour nous,  il fallait venir rencontrer la première autorité du gouvernement et porter un message. Mais, nous ne sommes pas venues que pleurer à ses pieds. Nous avons également proposé des recommandations.  Parmi ces recommandations, nous avons : une amélioration de la prise en charge médicale,  mais aussi judiciaire des violences sexuelles et obstétricales. Quand nous prenons la prise en charge judiciaire,  nous avons plaidé qu’il y ait un laboratoire de police technique et scientifique.  Ce qui permettrait d’élucider beaucoup de cas de violences sexuelles. Comme ça, les magistrats pourront faire des jugements sans tergiverser et éviter qu’il  y ait la parole de la femme contre celle de l’homme. Également, nous avons une autre recommandation qui est celle de former les magistrats sur le traitement judiciaire des violences sexuelles. Parce que nous avons comme impression que les affaires de viol qui arrivent devant les tribunaux sont négligées. Soit ça prend énormément de temps avant que le jugement ne soit rendu, ou alors la façon même de rendre la justice laisse à désirer. Également, nous avons souhaité qu’il  y ait  un renforcement des unités de médicine légale à Conakry et à l’intérieur du pays. Tout ceci pour renforcer les preuves qui pourraient y avoir contre bourreaux sexuels. Au point de vue éducation,  parce que vous savez que c’est une question sociétale,  donc nous estimons que la sensibilisation a toute sa place. Et, pour permettre plus d’éducation de la société,  nous avons estimé qu’il faille introduire dans les programmes scolaires des programmes dédiés à la sensibilisation contre les violences sexuelles et obstétricales.  Voilà entre autres recommandations que nous avons portées à la connaissance du Premier ministre. Et,  nous sommes ravies qu’il ait invité madame la ministre de l’action sociale à se joindre à nous et qui lui a remis le mémorandum. Nous allons également donner des copies physiques à d’autres ministères que sont le ministère de la sécurité qui est aussi une partie prenante,  le ministère de la justice,  le ministère de l’action sociale et le ministère de la santé qui est également concerné par notre mémorandum », a dit Asmaou Barry.

Madame Asmaou Barry, présidente de l’APAC

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/ 664 413 227 

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