Refus de la Guinée d’appliquer les sanctions de la CEDEAO contre le Mali : Baadiko Bah dénonce une « attitude risquée et défiante »

Mamadou Bah Baadiko, président de l'UFD

Dans un communiqué lu à la télévision nationale hier, lundi 10 janvier 2022, la junte militaire guinéenne dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya a annoncé sa décision de ne pas appliquer les sanctions prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Mali. Tout en arguant que la Guinée n’a pas été associée à la prise de ces lourdes sanctions contre le Mali, le CNRD au pouvoir en Guinée a annoncé que « les frontières guinéennes restent toujours ouvertes ».

Mais, cette décision du pouvoir de Conakry est perçue par certains leaders politiques guinéens une claque à la face de l’organisation sous-régionale. Et, les conséquences pourraient être redoutables pour la Guinée.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mardi, Mamadou Baadiko Bah, le président de l’UFD, a regretté cette décision des autorités guinéennes. Il assure que « l’attitude risquée et défiante » du CNRD n’augure rien de bon pour la Guinée.

« Le plus regrettable dans cet acte, c’est le fait que ce sont les populations qui auront à supporter les graves conséquences qui en résulteront. La sous-région, confrontée à toutes sortes de défis, dont le terrorisme, n’avait pas besoin de cette escalade. Entre des pouvoirs civils dictatoriaux, installés au bout d’élections truquées et des putschistes qui veulent confisquer le pouvoir, la CEDEAO a bien du mal à garder une ligne de fermeté démocratique dans l’intérêt de nos peuples. Tout ceci, sans compter l’influence néfaste des ingérences extérieures, toujours en train d’arbitrer les conflits internes des africains à leur profit en tant que puissances dominatrices cherchant à garder la mainmise sur l’Afrique et ses richesses.

Ceci dit, l’attitude risquée et défiante de la junte guinéenne augure mal de ce qui attend la Guinée. En dehors même des principes posés par la CEDEAO, chacun doit savoir que la confiscation du pouvoir par la force des armes n’est plus acceptable par nos peuples qui aspirent à la liberté et au développement. Ici comme ailleurs, les mêmes causes produiront immanquablement les mêmes effets », a martelé Mamadou Baadiko Bah.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

Tél : 622 67 36 81

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