Conakry : 5 ans après, le tribunal pour enfants reprend ses audiences criminelles

Suspendues depuis cinq ans, les audiences criminelles ont repris ce vendredi, 14 janvier 2022, au tribunal pour enfants de Conakry. Une cérémonie a été organisée pour procéder au lancement officiel de ces procès, qui permettront de juger les mineurs accusés d’avoir commis des crimes.

Présidée par la secrétaire générale du ministère de la Justice et des droits de l’homme, la cérémonie a connu la présence du procureur général et du premier président de la Cour d’appel de Conakry, ainsi que de l’Unicef qui accompagne le gouvernement guinéen dans l’organisation de ces audiences, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

N’ayant pas de salle d’audience, le tribunal pour enfants tient ses audiences criminelles à la Cour d’appel de Conakry. Selon Mohamed Sylla, le procureur spécial du tribunal pour enfants de Conakry, 42 dossiers concernant des mineurs sont au programme de ces audiences.

« Pour le moment, nous avons 42 dossiers qui vont être débattus à tour de rôle. Les enfants qui sont concernés sont au nombre de 74, dont l’âge varie entre 14 et 17 ans. Il y en a certains qui sont détenus et d’autres qui sont non détenus. Les enfants qui ne sont pas détenus ont bénéficié d’une mise en liberté provisoire.

Il faut préciser que pour mettre les enfants en liberté, il faudrait vraiment qu’il y ait un répondant pour que quand nous aurons besoin d’eux, on puisse leur faire appel. C’est la raison pour laquelle certains sont dehors et d’autres sont en détention », a expliqué le magistrat, avant de préciser que les dossiers qui seront jugés concernent des cas de viols, de meurtres, d’assassinats, de vols à mains armées, de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort…

Depuis 2016, le tribunal pour enfants de Conakry n’avait pas tenu d’audiences criminelles. Une situation qui s’explique par plusieurs facteurs, dont le plus important est le manque de local, a indiqué Mme Thiam Irène Marie Hadjimalis, secrétaire générale du ministère de la Justice et des droits de l’homme.

Mme Thiam Irène Marie Hadjimalis, secrétaire générale du ministère de justice

« Vous n’êtes pas sans savoir que le tribunal pour enfants n’a pas de local. Il est installé au niveau du tribunal de première instance de Kaloum, où ils n’ont que deux bureaux qu’ils partagent avec un personnel de six membres. Parce que l’état dans lequel ils se trouvent aujourd’hui, ils sont obligés d’attendre les juges du tribunal de Kaloum pour qu’ils finissent leurs audiences.

Le président du tribunal en a fait cas, il a même saisi le procureur général afin qu’il signe une réquisition pour pouvoir rentrer en possession d’un local digne de nom, qui sera octroyé au ministère de la Justice et notamment au tribunal pour enfants, afin qu’ils puissent être libres et qu’ils puissent faire les audiences à chaque fois qu’ils le désirent.

Donc, compte tenu de l’état des lieux, nous avons demandé au procureur général ainsi qu’au premier président (de la Cour d’appel de Conakry) de leur trouver une salle à la Cour d’appel pour qu’ils puissent tenir leurs audiences criminelles. Avec ce problème de COVID aussi, à un moment, on a demandé de surseoir à tenir les audiences dans toutes les juridictions. Donc, il y a plein de petits facteurs qui ont fait que le tribunal criminel pour enfants n’a pas pu siéger depuis 2016 », a-t-elle souligné.

A noter que c’est grâce à l’appui des partenaires de la Guinée, notamment l’Unicef, que ces audiences criminelles du tribunal pour enfants de Conakry ont pu avoir lieu.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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