Arrivée d’une délégation malienne à Conakry : la presse privée empêchée de couvrir l’événement

Depuis son avènement au pouvoir, après le coup d’Etat du 5 septembre 2021, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), par la voix de son président, Colonel Mamadi Doumbouya, a exprimé de bonnes intentions. Parmi lesquelles, protéger la liberté de la presse déjà acquise et aider les médias à améliorer leurs conditions de travail. Le président de la transition a réitéré cela lors d’un déjeuner qu’il a offert récemment aux médias guinéens, au Palais Mohamed V de Conakry.

Mais, jusque-là, ces engagements ne se font pas ressentir sur le terrain. C’est tout le contraire d’ailleurs que constatent les journalistes de la presse privée, souvent empêchés de couvrir les cérémonies officielles. C’est le cas notamment de la visite d’une délégation malienne ce lundi, 17 janvier 2022, à Conakry. Vu l’importance de l’événement, plusieurs journalistes se sont rendus à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry pour couvrir l’arrivée des émissaires du président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta.

Ces derniers sont venus remercier le président de la transition guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, d’avoir refusé d’appliquer les sanctions prises par la CEDEAO contre son pays, mais aussi échanger avec les autorités guinéennes autour du renforcement de la coopération entre Bamako et Conakry en cette période particulière pour les deux voisins. Mais, juste après la descente de l’avion transportant les ministres maliens, les journalistes de la presse privée ont été chassés des lieux.

Le colonel Sadiba Koulibaly, chef d’état-major général des armées, et le colonel Balla Samoura, haut-commandant de la gendarmerie nationale, ont instruit un officier de la gendarmerie de faire sortir tous ceux qui travaillent pour des médias privés de l’aéroport. Ils ont laissé entendre que la presse privée n’est pas habilitée à couvrir l’événement et que même ceux qui avaient déjà pris des images devaient les supprimer. Cette attitude des dirigeants guinéens, qui n’est pas une première, suscite bien d’interrogations.

Pourquoi le CNRD écarte presque systématiquement les médias privés de la couverture des cérémonies officielles ? Les militaires au pouvoir considèrent-ils ces médias comme des ennemis ou bien ont-ils des choses à cacher que les journalistes indépendants ne doivent pas voir ? Bien malin qui pourra le dire.

À suivre !

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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