Gestion des collectivités locales en Guinée : la COCEG rend public son rapport

A l’occasion d’atelier organisé à Conakry ce mardi, 18 janvier 2022, la coalition citoyenne pour les élections et la gouvernance a rendu public son rapport sur le monitoring des politiques et actions publiques et du fonctionnement de 36 communes rurales et urbaines en République de Guinée. Le but a été d’évaluer la qualité des services publics délivrés dans les collectivités locales concernées afin de permettre notamment l’amélioration de la gestion des communes au bénéfice des populations à la base, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon les informations, le monitoring qui a débouché sur le présent rapport a touché 16 communes de convergence à travers toute la Guinée. Il a permis d’évaluer le niveau de fonctionnement de ces communes afin de permettre à ceux qui aspirent à la bonne gouvernance dans notre pays de contribuer au renforcement des capacités des collectivités.

Bangaly Minatagbe Camara, coordinateur COCEG

« La COCEG a lancé le monitoring des actions et politiques publiques dans 36 communes dont 16 communes de convergence et 20 autres communes pour suivre et évaluer la qualité de la délivrance des services publiques dans les collectivités, à travers la collecte, le traitement et l’analyse des informations relatives aux politiques et actions publiques et au fonctionnement de ces communes afin d’identifier les capacités existantes et les capacités manquantes en matière de bonne gouvernance. On a évalué le niveau de connaissance des politiques publiques, des lois qui existent dans les communautés. On a aussi évalué le niveau de fonctionnement des communes. Est-ce qu’il y a des matériels  adéquats disponibles dans les communes qui leur permettent de travailler et de répondre aux besoins élémentaires des citoyens ? Comment les communes se comportent vis-à-vis des cas de conflits communautaires? Comment elles se comportent vis-à-vis des besoins des citoyens et comment elles restituent aux citoyens? Parce qu’il ne faut pas oublier qu’en matière de gouvernance, il faut rendre des comptes ; parce que les véritables investisseurs, ce sont les citoyens. Donc, quand vous gouvernez, à un moment donné, il faut leur dire ce qui s’est passé et qu’est qu’il faut pour prendre en compte les priorités réelles des citoyens. On s’est intéressé aussi à la budgétisation de la commune et comment la commune travaille sur son budget. Est-ce que les citoyens prennent part ? C’est tous ces résultats que nous avons mis dans un rapport que nous rendons disponible aujourd’hui pour permettre à tous ceux qui aspirent à la bonne gouvernance dans notre pays de contribuer d’une manière ou d’une autre au renforcement des capacités des collectivités », a expliqué Bangaly Minatagbe Camara, coordinateur de la coalition citoyenne pour les élections et la gouvernance (COCEG).

Ce travail de recherche a été mené au niveau de deux dimensions : quantitative et qualitative. Et, plusieurs difficultés ont été recensées dans ces communes qui ont fait l’objet de cette évaluation.

« Il y a des communes, par exemple, du point de vue connaissance des lois, il y en a qui sont connues mais d’autres qui ne le sont pas et qui ont besoin d’être renforcées. En ce qui concerne le fonctionnement, par endroit il y a des collectivités qui ont des véhicules, des motos et d’autres qui n’en ont pas. Il y en a qui ont des ordinateurs, d’autres n’en ont pas. Il y a des collectivités qui ont internet et d’autres qui n’en ont pas. Il y a des collectivités qui bénéficient de l’assistance des partenaires en termes de formations du personnel, il y a d’autres qui n’en bénéficient pas. Donc, notre rôle c’était d’identifier les capacités qui existent et les capacités qui n’existent pas pour pouvoir renforcer davantage les capacités manquantes », a indiqué Bangaly Minatagbe Camara.

L’élaboration du rapport a été rendue possible grâce au concours financier de l’USAID, à travers le NDI (National Democratic Institute). Et, ce mardi, le représentant du NDI en Guinée, Paul Amegakpo, a salué le travail innovant qui a été fait par la COCEG.

Paul Amegakpo, directeur résident NDI

« Ça a été une action innovante pour ne pas dire une première en République de Guinée, dans la mesure où ce monitoring a couvert toutes les dimensions d’intervention des collectivités locales, allant des politiques publiques aux actions publiques locales jusqu’au fonctionnement interne de ces institutions. Ce rapport permet donc d’avoir une lumière exhaustive sur la manière dont les collectivités fonctionnent, leurs forces et faiblesses et surtout les opportunités qui s’offrent pour un appui des partenaires au développement local », a dit Paul Amegakpo.

Présent à cette rencontre, Mamadou Samba Diallo, conseiller à la gouvernance territoriale par intérim de la ville de Conakry, a salué l’action et encouragé la COCEG. Il a aussi invité les autres partenaires de la Guinée à aller dans le même sens.

Mamadou Samba Diallo, conseiller gouvernance Conakry

« Je dirais que mes impressions sont bonnes, parce que c’est l’actualité et que la bonne gouvernance est une préoccupation. Donc, aller vers les collectivités pour savoir comment elles fonctionnent, c’est une bonne chose pour la gouvernance. Une collectivité qui n’a pas son PAI (plan annuel d’investissement) fonctionne à vau-l’eau. Donc, les acteurs qui ont eu le courage et la disponibilité d’aller vers ces collectivités voir comment ça fonctionne, comment se comportent les autorités des collectivités avec leurs citoyens, je ne peux que saluer l’acte. Évidemment, ça va permettre l’amélioration de la gouvernance. Parce que sans contrôle, si on laisse les collectivités évoluer dans l’enfermement, ils vont produire ce qu’ils veulent ; alors que s’il y a du suivi, s’il y a des analyses des activités, ça va les amener à améliorer leur gouvernance. C’est un acte souhaité et on demande à d’autres acteurs et à d’autres bailleurs d’aller vers les collectivités, savoir comment ça vit, comment ça fonctionne, les forces et les faiblesses de la gouvernance locale. Parce que la décentralisation voudrait en fait qu’il y ait ce transfert de compétences vers ces collectivités », a indiqué Mamadou Samba Diallo, tout en précisant que c’est un devoir pour les autorités et les acteurs qui participent au développement des collectivités de suivre le fonctionnement et le comportement des autorités communales.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

Tél : 622 67 36 81

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