Manifestations d’étudiants à Conakry : « si rien n’est fait, nous allons descendre encore dans la rue pour marcher »

Mory Camara, président des étudiants de l'université Gamal Abdel Nasser de Conakry

Même s’il a été exclu du bureau exécutif du Collectif national des étudiants des universités publiques de Guinée, Mory Camara n’entend pas baisser les bras. Celui qui était jusque-là le président des étudiants de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry annonce que si le gouvernement ne satisfait pas leur revendication, ils vont redescendre dans la rue pour se faire entendre. Il l’a dit dans un entretien avec un reporter de Guineematin.com, ce samedi 22 janvier 2022.

« Depuis la manifestation du jeudi dernier, les étudiants ne vont pas à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Nous avons décidé de ne pas y aller tant que le gouvernement ne fait pas face à nos cris de cœur. Après cette manifestation, nous avons tenu une rencontre avec les cadres de l’Enseignement supérieur, à l’issue de laquelle, il a été décidé de faire en sorte qu’il y ait des bus dès lundi, afin que nous puissions reprendre les cours ce jour.

Au cas contraire, nous allons demander à la ministre de l’Enseignement supérieur de nous aider à rencontrer le président de la République lui-même. Comme ça, il va analyser nos problèmes et il saura de quoi nous souffrons. Et si rien n’est fait dans ce sens, nous allons de nouveau descendre dans la rue pour marcher jusqu’à la satisfaction de nos revendications », a fait savoir cet étudiant en licence 4 au département Génie civil de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.

Jeudi dernier, de nombreux étudiants de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry ont organisé une marche pour demander à l’Etat de mettre des bus à leur disposition pour leur permettre d’aller facilement à l’université, mais aussi d’équiper leurs laboratoires pour leur permettre de lier les cours théoriques à la pratique. Au lendemain de cette manifestation, Mory Camara, qui a mené le mouvement, a été exclu du bureau exécutif du Collectif national des étudiants des universités publiques de Guinée.

Ses collègues estiment qu’il s’est rendu coupable d’insubordination et d’incitation à la violence. Car, disent-ils, il n’avait pas qualité d’organiser une manifestation de rue sans l’aval des autres membres du bureau exécutif. Une version rejetée par l’intéressé, qui accuse ses collègues d’avoir manqué d’audace.

 « J’ai effectivement appris hier, sur les ondes d’une radio privée, mon exclusion du Collectif national des étudiants. Mais pour être sincère avec vous, j’ai reçu cette information avec très peu de choc, dans la mesure où moi-même je préparais ma démission. Parce qu’on ne peut pas travailler dans une équipe où l’on n’est pas écouté, où lorsque vous prenez une décision ensemble et vous planifiez quelque ensemble, des gens se lèvent le jour j pour aller à l’encontre des décisions prises pendant la réunion. C’est une chose que je déplore énormément.

Pour moi, ils (les responsables du Collectif des étudiants des universités publiques de Guinée) ne sont pas passés à la radio pour montrer à l’opinion publique qu’ils ont exclu un membre du bureau, c’est une façon de s’opposer et de saboter le mouvement. Parce que bien avant qu’ils ne partent évoquer un cas comme ça, il fallait faire une note officielle et adresser à la personne visée. Mais, ils ont préféré me sauter pour aller parler que de moi dans les médias. C’est pourquoi, je ne considère pas cela comme une sanction pour me corriger, mais comme un acte pour saboter ce mouvement très légitime des étudiants.

Chose que je déplore énormément. Je pense qu’ils ont tout simplement manqué d’audace. Sinon, la manifestation du jeudi était une décision commune prise par nous tous. Mais le jour-j, il y a eu des gens qui se sont désolidarisés de nous. La dignité, c’est l’harmonie entre le dit et le fait. Nous avons dit quelque chose ensemble, quelle que soit la situation, on n’aurait dû l’appliquer ensemble sur le terrain. Parce que les démarches que nous avions entreprises avant cette marche n’avaient pas abouti », a dit Mory Camara.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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