Match Guinée-Gambie à la CAN : Noumouké Camara perd la vie après un pénalty refusé au Syli ! Émouvants témoignages à la morgue…

Noumouké Camara, supporter du Syli, décédé au cours du match Guinée Gambie

Le match du Syli national qui a opposé la Guinée à la Gambie au compte des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations Cameroun 2021, n’a pas fait que des mécontents avec la défaite de l’équipe nationale guinéenne. Monsieur Noumouké Camara, fonctionnaire au ministère de la justice et membre du cabinet d’enquêtes « Stat View International », a fait une crise après un pénalty refusé à la Guinée, au cours du jeu, avant de rendre l’âme quelques minutes après.

Un journaliste de Guineematin.com qui était à la morgue d’Ignace Deen hier, mardi 25 janvier 2022, a rencontré l’ami du défunt, le Commissaire Fodé Soumah, en service au Commissariat urbain de Matoto, avec qui, il suivait la rencontre.

Fodé Camara, Commissaire de police à Matoto et ami de Noumouké

« Nous avons l’habitude de regarder les matchs à la Commune de Matoto. C’est au cours du match Guinée-Gambie que mon ami a perdu l’âme. Tout allait bien jusqu’au moment où il y a eu un geste d’un joueur gambien sur le ballon. Tout le monde a crié au pénalty et l’arbitre a dit que ce n’est pas un pénalty. Les supporters ont dit que c’est pénalty mais l’arbitre a dit continuez, continuez le jeu et directement, Noumouké est tombé en crise. Nous avons tenté de le réanimer en vain. Nous l’avons embarqué pour la Base militaire, puisque c’était le centre de traitement le plus proche. Arrivé là-bas, les médecins nous ont dit qu’il est décédé. J’ai appelé sa femme pour informer la famille. Et nous avons envoyé le corps à la morgue de l’hôpital d’Ignace Deen comme il faisait nuit. Il n’était pas du tout malade avant le match. Sa mort est naturelle mais elle est liée malheureusement à ce match Guinée/Gambie », a expliqué le dernier témoin de la vie de Noumouké Camara, un amoureux du Syli national.

De son côté, son fils, Sékou Camara se souvient de son papa :

Sékou Camara, fils de Noumouké Camara

« Je suis l’aîné de notre famille, je suis marin et âgé de 29 ans. Hier lundi, 24 janvier 2022, j’ai passé toute la journée avec mon papa. Nous avons passé toute la journée ensemble à son bureau au ministère de la Justice. J’étais dans l’euphorie du match. Entre temps, il m’a appelé mais c’est un peu plus tard que j’ai vu son appel et je lui ai rappelé. Il m’a dit qu’il est rentré à la maison pour suivre le match de la Guinée contre la Gambie. A la fin du match, ma jeune sœur m’a appelé pour me dire que notre papa est décédé. Je n’arrive vraiment à imager cela d’un seul instant », a expliqué Sékou Camara, en sanglots.

De son côté, Ibrahima Sory Camara, Directeur du Groupe scolaire Elisabeth à Kaloum explique les circonstances du décès  de son grand frère.

Ibrahima Sory Camara, Directeur du Groupe scolaire Elisabeth à Kaloum

« Moi, c’est ma marâtre qui m’a appelé pour me dire que Sékou Camara, l’un des fils de mon frère (ndlr: qui a témoigné plus haut), l’a informé du décès de son papa. J’ai dit non, c’est impossible. J’ai pris le téléphone pour appeler sur son numéro et c’est sa fille qui répond pour me dire que je me suis trompé de contact. J’ai dit non, c’est le numéro de mon grand frère. J’ai appelé sa femme qui n’a pas pris et quelque temps après c’est son beau-fils qui m’appelle pour me dire d’être courageux et que mon grand frère est décédé », a témoigné M. Camara.

Selon Ibrahima Sory Camara, le défunt était tout pour la famille : c’était le baobab pour la famille !

« C’était le pont entre les membres de la famille. Il avait à sa charge plus de 20 personnes. Il élevait les enfants qui ont perdu leur papa dans la famille. Il laisse huit frères et une sœur. Cette dernière vit à Kindia. Le jour de son décès même, il m’avait appelé pour m’inviter à prendre part à une réunion de la famille à Kindia à la fin de cette semaine, autour d’un projet dont il était porteur. Et voilà que la mort vient nous arracher notre baobab, celui qui était à la fois le frère et le papa de toute la famille », a dit son jeune frère, visiblement très peiné par cette perte.

Parlant de son attachement à l’équipe nationale de football, Ibrahima Sory Camara décrit son frère aîné comme un inconditionnel du Syli national.

« Mon frère aimait beaucoup le football. Il supportait dans l’âme l’équipe nationale. Pour vous le dire, le jour que le Syli a perdu contre le Zimbabwe, je l’ai appelé pour lui dire que moi je ne supporte plus le Syli. Je suis déçu. Il m’a crié dessus en disant non, le bon supporter, supporte son équipe quel que soit le score », se rappelle-t-il.

Noumouké Camara, 68 ans, fonctionnaire au ministère de la justice, décédé dans la soirée du lundi devrait rejoindre sa dernière demeure hier, mardi, à Kindia centre, sa ville natale. Il laisse derrière lui deux veuves (M’balou Savané et Mariama Sylla) et trois enfants (Sékou Camara, Fatoumata Camara et Salématou Camara).

Pour la famille, Noumouké Camara, était un époux attentif et un père de famille exemplaire.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45   

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